Hier
La Région a voté début octobre une délibération en forme de feuille de route pour un numérique plus responsable sur les plans sociétal et environnemental. Un texte que le Réseau des professionnels du numérique en Poitou-Charentes s’efforce de mettre en musique sur le terrain.
Le numérique n’y coupera pas, même en période de crise sanitaire. Avec 2,5% des émissions de CO2 à l’échelle mondiale et une croissance exponentielle de production de données, le secteur génère un impact très fort en termes de consommation d’énergie, de ressources... Consciente du problème, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté le 5 octobre une feuille de route pour « un numérique plus responsable ». « Nous sommes à un tournant, estime Mathieu Hazouard, conseiller régional délégué au Numérique. L’échelon de la Nouvelle-Aquitaine est le bon pour entraîner les acteurs. » Concrètement, la collectivité dresse d’abord des constats sur la nécessité d’un numérique « plus écologique, plus résilient, plus inclusif aussi ». « Si on continue dans la même direction, on va droit dans le mur », renchérit l’élu.
Il est donc question de sensibiliser les entreprises à l’éco-conception, d’inviter le grand public à davantage de sobriété dans les usages, d’inciter les hébergeurs à « mieux récupérer l’énergie des machines et préserver la souveraineté de la donnée ». Le chantier paraît immense, vertigineux, d’autant qu’au royaume de l’immatériel -l’accent est aussi mis sur la longévité des smartphones-, les sujets sont souvent borgnes. N’empêche, le Réseau des professionnels du numérique en Poitou-Charentes (SPN) a choisi d’emboîter le pas de la Région sur ce segment. « C’est un enjeu d’acculturation pour les entreprises qui doivent prendre le train maintenant », explique Kassandra Bigot, chargée de mission sobriété et responsabilité numérique au SPN.
Une conférence grand public jeudi
Le réseau propose trois temps forts aux professionnels sur les deux mois à venir. Le premier, le 9 novembre, sous forme de Mooc, sera animé par Vincent Courboulay, enseignant-chercheur à l’université de La Rochelle et directeur scientifique de l’Institut du numérique responsable. « L’idée est de mutualiser l’intelligence collective pour que les bonnes pratiques se diffusent », précise Kassandra Bigot. Les 18 et 19 novembre, à Niort et La Rochelle, des « fresques du numérique » aborderont la question de manière ludique. Idem le 25 novembre, à Cobalt, à Poitiers, avec une « fresque du climat ». Dans les deux cas, un seul objectif : ne pas culpabiliser !
Cet automne « responsable » s’achèvera début décembre par deux jours de formation. « Dix entreprises sont déjà inscrites », se félicite la chargée de mission. Preuve que le sujet intéresse. Kassandra Bigot s’adressera d’ailleurs au grand public, ce jeudi, de 18h à 19h, à Cobalt. Savez-vous, par exemple, qu’un ordinateur de 2kg nécessite de mobiliser 800kg de matière pour sa fabrication ? « On doit vraiment s’interroger sur nos pratiques individuelles et collectives », conclut Mathieu Hazouard.
L’impact du numérique sur l’environnement, jeudi, de 18h à 19h, à Cobalt, 5, rue Victor-Hugo, à Poitiers. Entrée gratuite.
À lire aussi ...