Aujourd'hui
Plus de 300M€ d’investissements, 750 emplois attendus... Dans le contexte actuel, l’annonce faite le 12 octobre par le Futuroscope détonne. Hôtels, attractions, restaurants... De nombreuses nouveautés sont programmées d’ici 2025 pour renforcer l’ancrage du parc et accroître sa fréquentation.
« Il faut être prêt pour le rebond. Nous croyons au fantastique potentiel du site. Ensemble, nous allons faire gagner le Futuroscope ». Dominique Marcel, président directeur général de la Compagnie des Alpes -actionnaire majoritaire du parc-, s’est montré résolument optimiste lundi dernier au moment de s’engager dans « un effort sans précédent » au côté de la Caisse des dépôts et du Département de la Vienne. Le parc a présenté son plan de développement et les chiffres donnent le tournis : 304M€ d’investissement sur dix ans, dont 75% avant 2025, avec l’ambition de faire croître le chiffre d’affaires de 75% et le nombre de visites de 650 000 (1,9 million aujourd’hui). Dans leurs prévisions, le Futuroscope et ses partenaires tablent sur 300 emplois directs supplémentaires et 450 emplois induits.
Chasseurs de tornades
Alors, comment ? D’abord, en densifiant l’offre à l’intérieur du site. « Le parc vit bien jusqu’à 12 000 visiteurs. Au-delà, il sature car il manque alors de capacité instantanée en nombre de sièges, ce qui crée des temps d’attente et de l’insatisfaction, explique Elodie Arnaud, directrice projets. Nous avons besoin d’attractions capables d’accueillir 1 000 personnes à l’heure et générant une note de satisfaction de 9 sur 10. » Objectif Mars est la première. Le roller coaster a été inauguré en juin. On connaît désormais les deux autres « majeures » à 20M€ chacune. Au printemps 2022, les visiteurs seront invités à suivre une équipe de chasseurs de tornades. « Le prototype est fait rien que pour nous », précise Olivier Héral, directeur artistique. Puis en 2024, le Futuroscope s’inspirera de la légende du Triangle des Bermudes pour proposer un parcours aquatique indoor et outdoor. Le parc va aussi renouveler ses attractions actuelles (Chocs cosmiques, les Mystères du Kube…). Les technologies Omnimax et 4D évolueront. Sans oublier l’Arena fun Xperiences dès 2022. « Désormais, lorsqu’on fait une nouvelle attraction, on thématise toute la zone autour, restaurant, aire de jeux pour enfants, etc. », précise Elodie Arnaud. Une façon de densifier « l’offre interstitielle », autrement dit égayer tous les trajets entre les pavillons pour une « expérience globale de visite » au top. En 2021, ce sera ainsi au tour des gradins du lac, à l’occasion de la mise en service du nouveau spectacle nocturne.
Un Aquascope à 50M€
Et si le plus surprenant se trouvait à l’extérieur du parc actuel ? Le Futuroscope veut investir dans « un resort d’envergure européenne », dixit Dominique Marcel. L’idée est de construire deux hôtels thématisés (39M€), « en toute transparence avec les hôteliers de la zone », précise Rodolphe Bouin, le directeur du parc. Mais aussi un restaurant « hyperloop » où les plats seront acheminés par un système de « rails élaborés » et une « expérience aqualudique » faite d’images projetées sur des murs d’eau, de « réalité virtuelle aquatique », de « ciné-bouées » mais aussi de toboggans bien réels. Le maillot de bain sera obligatoire pour passer une demi-journée dans l’Aquascope (50M€). Revenons une seconde sur l’hébergement. Là encore, l’ambition est majuscule. Les 76 chambres de Station Cosmos seront conçues en 2022 à la manière des cabines d’un vaisseau spatial. Et tout près de là, 120 éco-lodges familiaux immergés dans une nature reconstituée verront le jour en 2023.
Fermé pendant trois mois entre la mi-mars et le 13 juin, le Futuroscope a perdu l’équivalent de 600 000 visites et 30M€ de chiffre d’affaires. Ces pertes liées à la Covid-19 auraient pu précipiter le vaisseau amiral de la Compagnie des Alpes vers la zone rouge. C’est, au final, tout le contraire qui se produit. Et ça n’a rien de virtuel.
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