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Julien Pailhère : « Marteler les messages »
Catégories : Société, Faits divers Date : mardi 29 septembre 2020Julien Pailhère, directeur de cabinet de la préfète, revient sur les nuits agitées à Poitiers et les dernières mesures adoptées pour limiter la crise sanitaire de la Covid-19.
Poitiers a été le théâtre de plusieurs nuits de violences et d’incivilités au cours des dernières semaines. Comment l’expliquez-vous ?
« Plusieurs sujets se rejoignent. Des jeunes se retrouvent à une heure avancée de la nuit en extérieur. C’est un peu la conséquence de la fermeture des boîtes de nuit. Mais les faits divers auxquels vous faites référence (cf. page 3) sont de nature assez différente et il ne faut pas faire d’amalgame. S’agissant du respect du port du masque dans certaines rues et sur certaines places, nous avons pris des mesures qui seront contrôlées. Un arrêté préfectoral a vocation à être respecté. »
Certains riverains de la place Leclerc reprochent à la police nationale des délais d’intervention trop longs et une présence pas assez dissuasive...
« Le ministère de l’Intérieur a justement affecté douze nouveaux fonctionnaires de police à Poitiers depuis le début du mois de septembre. Les patrouilles vont être densifiées et des réarticulations horaires sont en cours. Mais il faut bien comprendre que le pourcentage d’effectifs sur la voie publique dépend d’autres interventions. Par exemple, quand un détenu du centre pénitentiaire de Vivonne doit être hospitalisé en pleine nuit, il mobilise un équipage. C’est ce qui peut expliquer parfois les délais d’intervention. »
« Les étudiants sont des adultes »
Il est très compliqué de savoir où porter le masque et où ne pas le porter à Poitiers. Comment éviter la confusion ?
« Il est essentiel qu’on ait un affichage clair sur les zones où le port du masque est obligatoire. D’une manière générale, il faut arriver à trouver un équilibre entre la déambulation dans l’espace public et la lutte contre le virus, qui est la priorité. »
Les étudiants sont particulièrement pointés du doigt. A juste titre ?
« On martèle des messages auprès d’eux. Ce sont des adultes et nous comptons sur leur sens des responsabilités. La situation sanitaire, qui s’est améliorée en juillet-août, a pu laisser penser que nous étions sortis d’affaire. Il y a depuis un relâchement généralisé avec une recrudescence des contaminations, surtout chez les 20-40 ans. »
Taux de positivité, taux d’incidence, hospitalisations, réanimation... Le grand public peine à comprendre tous les indicateurs et les classements des départements.
« Je conçois que les cartes soient difficiles à interpréter. Nous sommes en zone de circulation active du virus. La situation est stable, la Vienne figure au troisième niveau d’alerte (zone rouge, ndlr) dans la nouvelle classification. Mais il faut que les tendances se confirment dans le temps et que le taux de positivité (nombre de personnes positives par rapport au nombre de tests réalisés, ndlr), par exemple, baisse de façon significative. »
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