Aujourd'hui
Au quotidien, nous partageons des données numériques en pagaille. Sans imaginer que leur flux, toujours plus dense, a un impact sur notre environnement. Heureusement, des astuces toutes simples existent pour rationaliser notre consommation.
Les chiffres sont éloquents. Selon une récente étude de Veritas, 52% des données numériques d'une entreprise sont inutilisées. Ces « dark data » vont rejeter, cette année, 6,4 millions de tonnes de CO² dans l'atmosphère. Soit la consommation annuelle en dioxyde de carbone de 80 pays, ou d’une voiture qui ferait 575 000 fois le tour de la Terre. Pour... rien. « Il faut savoir que le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, souligne Kassandra Bigot, chargée de mission sobriété et responsabilité numériques au SPN (réSeau des Professionnels du Numérique). A titre de comparaison, l'aviation civile ne représente que 2,8% de ces émissions. »
Devant ce constat, l'Institut du numérique responsable (INR) et WorldCleanUpDay France (WCDU) ont lancé la première journée « Cyber World Clean Up Day », ou « Nettoyons nos données ». La semaine passée, un atelier s'est déroulé à Cobalt, tiers-lieu numérique installé dans le centre-ville de Poitiers. D'abord, dans le but de sensibiliser à la pollution numérique, notion encore trop méconnue du grand public. « Pour beaucoup, le numérique est immatériel et donc, il ne pollue pas. C'est pourtant le cas, dans l'utilisation des données, lesquelles sont stockées dans des serveurs alimentés sans interruption et refroidis toute la journée », explique Kassandra Bigot.
Des gestes simples
Chacun peut agir pour limiter son empreinte numérique. Pour cela, un seul mot d'ordre : nettoyer. Commencez par les messageries, véritables nids à données. Saviez-vous que 60% des mails ne sont jamais lus ? Autant se débarasser de ces messages inutiles ! Et n'oubliez pas de vider la corbeille. Des outils existent aussi pour vous aider à faire le tri, à l'image de Cleanfox qui détecte toutes les newsletter reçues et permet, ainsi, de supprimer facilement les plus envahissantes. Dans le même ordre d'idée, pensez à effacer les applications dont vous ne vous servez plus sur votre smartphone, pour empêcher la réception de données en arrière-plan. Faites de même avec les fichiers obsolètes, qui errent sur le cloud.
Il est par ailleurs recommandé d'adopter de nouvelles habitudes de consommation. Comme, par exemple, limiter la consultation de vidéos sur Internet. Ces contenus utilisent plus de 80% des données du web, laissant ainsi peu de place aux usages professionnels (télémédecien, etc.). Le pire tiercé est d'en regarder en haute définition, via la 4G sur le téléphone portable ! En effet, les réseaux mobiles consomment cinq à vingt-cinq fois plus d'énergie que le filaire ou le Wifi. Couper la localisation n'est pas à négliger, puisque cela évite le transfert continu de donnés. « Ce sont des enjeux qu'il faut saisir tout de suite », appuie Kassandra Bigot. Car le volume mondial de données créées croit de manière exponentielle année après année. De 33 zettaoctects (milliards de téraoctets) en 2018, il pourrait atteindre la barre des 175 zettaoctects en... 2025.
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