Aujourd'hui
L’Education physique et sportive est sans doute la discipline scolaire la plus impactée par la Covid-19. Le protocole sanitaire limite l’accès aux vestiaires et proscrit tout contact, ce qui oblige les profs à adapter les règles des sports collectifs.
Raphaël a cours d’Education physique et sportive (EPS) de 10h à 12h. Depuis la rentrée, ce jeune collégien doit arriver en tenue. Mais le plus gros problème, c’est qu’il ne pourra pas prendre une douche et se changer ensuite pour aller déjeuner et enchaîner sur le cours de maths qu’il adore. Raphaël est donc condamné à sentir la transpiration toute la journée... Covid-19 oblige, un protocole sanitaire a été élaboré par le ministère de l’Education nationale pour reprendre l’EPS sans propager la maladie. Le texte précise que si l’utilisation de vestiaires est inévitable, les gestes barrières et les consignes de désinfection doivent s’appliquer. Dans les faits, nettoyer les poignées de porte, porte-manteaux, places assises et autres réclament trop de temps et d’énergie pour être effectué. Sans oublier qu’il faut aussi s’occuper du matériel de sport, laver les chasubles... Entre les créneaux qui se succèdent, les groupes trop importants et les gymnases des collectivités qui ne possèdent pas toujours un agent à demeure, difficile de faire autrement.
Sports co sans contact
Ce n’est pas la seule contrainte imposée par le sacro-saint protocole sanitaire. L’EPS est sans doute la discipline la plus impactée par les mesures anti-Covid-19. Amina raconte son dernier cours de handball : « Le prof nous a demandé de défendre en restant à deux mètres des adversaires. » Pas simple quand on connaît les règles et la vigueur nécessaire à ce sport. « On essaie au maximum de reprogrammer les sports collectifs en fin d’année en espérant que la situation sanitaire sera meilleure, argue Claire Machefaux, co-responsable académique du syndicat des enseignants d’EPS (Snep-FSU). Mais quand ce n’est pas possible, on adapte les règles pour conserver les distances » Le foot ressemble désormais à du baby-foot ! « Les enseignants doivent revoir tous leurs contenus dans un temps très court car nous avons eu les consignes nationales fin août », rappelle de son côté Perrine Prost, du SE-Unsa. « Ce n’est pas le basket, le foot ou le hand habituels mais il faut rester cohérent avec les règles de l’établissement et cela permet de développer la motricité et d’autres savoirs spécifiques », précise Thierry Marchive, inspecteur pédagogique d’EPS. Et le masque ? Il est obligatoire avant et après la pratique sportive. Pendant, c’est le respect de la distance physique qui doit prémunir les élèves de la Covid-19. Voilà pourquoi les règles sont importantes, aussi incongrues qu’elles paraissent.
Hors temps scolaire, le protocole s’applique de la même façon. Le mercredi après-midi, l’UNSS est organisée autour de petites rencontres très localisées. Pour éviter les brassages, les départs sont décalés, les lieux et les sens de parcours sont différenciés. La journée nationale du sport scolaire sera consacrée, mercredi, à des activités de pleine nature avec 80 personnes maximum. En primaire, l’Acsep va chercher les élèves de 5 à 12 ans dans leurs écoles des quartiers prioritaires de Poitiers. « Dans le bus et sur les activités, ils sont rassemblés par groupe d’âge », indique Victor Sironneau, éducateur sportif. Tant qu’il fait beau, les activités extérieures sont privilégiées. Et le judo ? Il sera remplacé.
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