Législation : les chaudières fioul en fin de vie

Le gouvernement envisage d’interdire la commercialisation des chaudières fioul à partir de 2022. Evidemment, d’autres systèmes de chauffage existent, des aides aussi.

Claire Brugier

Le7.info

Ce n’est pour le moment qu’une proposition du gouvernement mais l’installation de nouvelles chaudières fioul pourrait être interdite à partir de 2022. A l’heure actuelle, entre 3 et 4 millions de foyers français se chauffent grâce à cette énergie fossile particulièrement polluante. Ils pourront évidemment continuer à faire entretenir et réparer leur chaudière. Christophe Fernand et ses équipes d’ACF pe2c, à Migné-Auxances, sont régulièrement sollicités pour ce genre d’intervention mais « plutôt en campagne », là où le raccordement au gaz est compliqué voire impossible. Le chauffagiste procède également à des remplacements. « Nous enlevons des chaudières fioul pour les remplacer par des pompes à chaleur voire, quand la maison est grande, type longère, par une chaudière hybride gaz et fioul. Quand un raccordement au gaz est possible, on peut installer une chaudière gaz à condensation. La qualité de rendu de chauffage est la même et techniquement, il suffit de changer l’unité intérieure et d’installer un groupe extérieur », détaille le professionnel. Plusieurs alternatives s’offrent en effet au particulier, même s’« il n’existe pas de solution évidente », met en garde Yann Chauvin. « La solution qui nécessite le moins d’ajustement est la substitution par une pompe à chaleur air-eau, qui fonctionne entièrement à l’électricité, constate le conseiller info énergie à Poitiers. On peut substituer à la chaudière fioul une chaudière gaz. La chaudière à granulés bois est envisageable à condition de pouvoir installer dans l’espace technique de la chaudière un silo à granulés ; il faut compter environ 4m2. Enfin il existe aussi la pompe à chaleur géothermique, beaucoup plus onéreuse. »

Des aides existent

A chaque système de chauffage ses atouts et inconvénients, aucun n’étant parfaitement « propre ». Mais, bonne nouvelle pour le porte-monnaie, « il existe au moins une aide financière pour chaque solution de substitution, quel que soit le revenu et à condition de s’adresser à un artisan labellisé RGE (Reconnu garant de l’environnement, ndlr) », assure le conseiller. Mieux encore, le gouvernement envisage un renfor- cement de ces aides, qui pourraient atteindre 80% du montant de l’investissement pour les foyers les plus modestes. Actuellement, « les aides les plus élevées concernent les pompes à chaleur, entre 2 000 et 8 000€ selon les revenus et l’équipement choisi. Elles varient entre 600 et 3 000€ pour une chaudière gaz, qui nécessite également un investissement moins important ».
L’Etat, à travers l’Agence nationale de l’habitat et MaPrimeRenov’, ainsi que le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) sont autant de sources, au même titre que les fournisseurs d’énergie via les Certificats d’économie d’énergie. Mais « il faut faire attention au timing, insiste Yann Chauvin. La demande d’aide doit impérativement être faite avant la signature du devis de travaux. »

Espace Info énergie : 05 49 30 20 54.

À lire aussi ...