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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Le confinement du printemps dernier a éprouvé de nombreux restaurateurs, contraints à la fermeture pendant plusieurs semaines. A de rares exceptions près. « Pour moi, c’est devenu la folie, confie Frédéric Brousse, le gérant de la Frite Belge, qui déplace ses trois foodtrucks sur 26 emplacements à travers la Vienne. On a fait 40% de sorties en moins sur cette période, mais 40% de chiffre d’affaires en plus ! »
Pour faire face à cette demande et éviter la propagation du virus, le commerçant met en place un système de « click’n collect » via Messenger. « Une expérience très dure. Les gens passaient tous commande pour la même heure, ne donnaient pas toutes les informations… Ce n’était plus tenable après le déconfinement. » Frédéric Brousse songe alors à créer un site d’e-commerce, sans parvenir à trouver son bonheur. Il décide donc de créer sa propre plateforme de restauration à emporter, sur mesure, avec l’aide d’un développeur (Nicolas Attard) et d’un webdesigner (Anthony Thibault) poitevins.
Son nom : aemporter.fr. En ligne depuis le 11 mai, le site permet aux internautes de voir l’offre disponible autour d’eux -foodtrucks, restaurants, snacks- selon les paramètres de leur choix. Le paiement des commandes se fait en ligne via Payplug, une start-up française, ou sur place au moment du retrait (pour encaisser les tickets restaurants). Résultat : un gain de temps considérable sur la prise de commande, une file d’attente réduite et une organisation facilitée.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est une première en France ! Aemporter.fr entend bien concurrencer les géants de la livraison de repas à domicile, qui prennent plus de 30% de commission sur chaque commande. Ici, les restaurateurs payent un abonnement pour être présent sur la plateforme. « Je n’avais pas envie de faire un Uber Eats, défend Frédéric Brousse. C’est un site créé par un commerçant pour les commerçants. Le but est de garder le contact avec le client. Servons d’exemple. »
Pour l’heure, seuls six commerces sont répertoriés, pas loin de 5 000 commandes ont déjà été honorées. « C’est une plateforme qui marche », note Frédéric Brousse, qui tente de convaincre d’autres restaurateurs de le rejoindre. Ambitieux, il entend aussi solliciter le soutien des collectivités pour faire la promotion de son réseau. Lequel pourrait se révéler être une solution face à la crise que traverse la profession. « C’est du boulot, reconnaît-il. La plateforme peut potentiellement s’étendre sur toute la France. »
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