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Philippe Mauduit est le local de l’étape. Originaire de Poitiers, le directeur sportif de Groupama-FDJ guide ses coureurs sur les routes du Tour depuis l’arrière du peloton. Pour Le 7, il livre ses impressions sur cet événement sportif incontournable organisé dans un contexte sanitaire inédit.
Il murmure à l’oreille des coureurs
Depuis une semaine et demie, le Poitevin Philippe Mauduit suit de près l’équipe Groupama-FDJ. Le directeur sportif se trouve avec son collègue Thierry Bricaud dans une voiture suiveuse à l’arrière du peloton. De là, il transmet des informations précieuses aux coureurs. « Nous avons une vision précise de la situation de la course, des échappées, des adversaires lâchés, de la place des vainqueurs potentiels... Notre rôle est d’adapter la stratégie tout au long de la journée et de la communiquer aux coureurs grâce aux oreillettes. »
« Le sport de haut niveau se vit avec le public »
Cette édition 2020 a une saveur particulière, sans public ou presque, afin d’éviter tout risque de propagation du Coronavirus. Un regret pour celui qui sillonne les routes depuis plus de vingt ans. « Le sport de haut niveau se vit avec le public. On recherche cette communion. Le cyclisme est l’un des derniers sports à permettre au public de voir les plus grands champions du monde passer devant sa porte et faire des selfies avec eux. On n’approche pas Neymar comme on peut approcher d’habitude Thibaut Pinot. »
« Zéro contact avec le monde extérieur »
En accord avec l’Union cycliste internationale, l’organisateur ASO a modifié les règles d’engagement. Si deux membres de la même équipe sont testés positifs dans la même semaine, l’équipe peut être écartée de l’épreuve. L’enjeu est important. « Les conditions sanitaires sont très très lourdes parce qu’il ne faut pas que le Tour de France s’arrête. On a dû faire un test PCR à J-6, à J-3 et maintenant à chaque étape de repos. On porte le masque quasiment 24h/24... On s’engage à avoir zéro contact avec le monde extérieur pendant presque un mois. » Philippe Mauduit ne pourra donc pas recevoir sa famille mercredi : « Alors que le Tour passe à Poitiers, ça m’embête. On passera la nuit à dix kilomètres les uns des autres mais on ne se verra pas. Heureusement, ma famille a déjà pu toucher de près cet univers depuis que je fais ce métier. »
Les endroits dangereux
Philippe Mauduit a repéré début août les deux étapes de la Vienne. L’idée ? Identifier les endroits exposés au vent, les passages sinueux ou encore un pied de côte qui permet d’attaquer. « Pendant l’étape, mes notes me servent à prévenir les coureurs des dangers ou des opportunités éventuelles. » Si Grand Poitiers a fait l’effort de supprimer des dos d’âne et des îlots directionnels, « le final reste sinueux et dangereux », assure le directeur sportif. Le point noir se situe route de la Cassette.« On a un mur à gauche et un rail de sécurité à droite. Je connais bien les lieux. Une fois que les deux cents coureurs sont lancés dans le final comme des fauves, on croise les doigts. »
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lundi 23 décembre