Aujourd'hui
En 1971, Stéphane Culot a passé quarante jours sur les routes de l’Hexagone avec pour seul compagnon son vélo fétiche. Le président de Vélocité.86 s’en souvient comme d’un rite initiatique. Un hymne aux déplacements doux qu’il fredonne encore aujourd’hui.
Il a circulé pendant plus d’un quart de siècle en bus, mais c’est pourtant le deux-roues qu’il préfère. De loin. Ancien chauffeur chez Vitalis, Stéphane Culot reste un éternel ambassadeur du vélo. A la table des souvenirs, le président de Vélocité.86 est intarissable. L’année prochaine, le Lillois de naissance fêtera les 50 ans de son « Tour de la France ». Il avait 19 piges et déjà des rêves d’évasion plein la tête, qui auraient pu s’arrêter deux ans plus tôt à l’entrée du Canet-Plage, dans les Pyrénées-Orientales. « Mes parents m’avaient autorisé à les rejoindre à Saint-Cyprien à vélo. J’étais à 5km de l’arrivée quand une voiture m’a percuté... Ils sont venus me chercher en voiture, j’étais désespéré. » Mais son Motobecane demi-course, offert quelques années avant par sa grand-mère, a survécu à la chute et aux sept jours d’épopée à travers le pays. D’où un projet encore plus grand !
« Vous faites corps avec la nature »
Nous y voilà à ce fameux « Tour de la France », entamé à la fin juin 1971, à Cambrai. « Je l’ai préparé avec des cartes Michelin. Comme j’aime beaucoup l’histoire et la géo, j’ai écrit à Agfa pour qu’ils m’envoient des pellicules de diapo. Et le photographe m’a prêté un appareil. » Très vite, de Cambrai aux Ardennes, de Sedan à Luxembourg, du ballon d’Alsace aux Alpes, d’une auberge de jeunesse à l’autre, c’est la « révélation ». En lettres majuscules svp ! « Quand vous êtes à vélo, avec votre cœur, vos reins, vos poumons, vous sentez les sapins, vous faites corps avec la nature. Quand vous êtes en voiture, vous êtes comme dans un aquarium, une boîte. » Cette sensation de liberté, Stéphane Culot l’a éprouvée pendant quarante jours et autant de nuits, 5 000km le long des frontières du pays. Lui qui a habité Laon -prononcez « lent »- n’a jamais fait de la vitesse un moteur. « J’ai plutôt découvert le goût de l’observation, la capacité à faire des rencontres... »
« Bon pour la santé, le porte-monnaie et la planète »
Près d’un demi-siècle après ce périple incroyable, le Poitevin est animé du même feu ardent. Il se sent depuis quelques mois un peu moins seul dans son combat. « Le vélo est clairement dans l’air du temps, se réjouit le retraité. Ça fait longtemps que je dis que c’est bon pour la santé, le porte-monnaie et la planète... » Le fondateur de Vélocité.86 et intervenant départemental de sécurité routière ne se berce cependant pas d’illusions. Il sait qu’il faut du temps pour faire évoluer les mentalités et transformer une conversion opportune en pratique régulière.
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