mardi 24 décembre
La crise sanitaire a créé un climat anxiogène qui n’est pas sans effet sur la vie des associations de la Vienne. Plusieurs d’entre elles ont déjà vu s’éloigner certains de leurs adhérents, par crainte de contracter la Covid-19.
Au sortir de l’été, ils ne sont jamais bien nombreux. Et cette année, un peu moins que les précédentes. Ce vendredi, une petite douzaine de joueurs seulement participent à l’un des tournois du club de bridge pictave, à Poitiers. « Habituellement, nous sommes une trentaine », confie Raymond Réault, le président.
Dans ce club où la moyenne d’âge des adhérents dépasse de peu 70 ans, la fréquentation a baissé de moitié depuis sa réouverture en juillet. « Avec le confinement, les gens se sont habitués à ne plus venir », constate Raymond Réault. Surtout, le climat anxiogène créé par la crise sanitaire aurait eu raison de certaines volontés. Parce que bon nombre d’entre elles font partie de la population vulnérable. « Des personnes m’ont dit qu’elles ne voulaient plus venir car elles craignent pour leur santé. » Le président anticipe la perte d’une trentaine d’adhérents, sur un total de 250.
« Les gens sont dans l’angoisse »
Le cas du club de bridge pictave est loin d’être isolé. Au sein du réseau Génération mouvement (83 associations dans la Vienne), on s’attend d’ailleurs à un « difficile retour à la vie des clubs » en septembre. D’autant plus que le forum des associations de Poitiers a été annulé dans l’été. « La situation nous inquiète, confie Danielle Le Berre, présidente de la fédération de la Vienne et administratrice nationale. Certains clubs pourraient être menacés et cette situation renforce l’isolement des adhérents. »
Quelques associations ont heureusement observé des retours. « Nos bénévoles sont tous revenus au moins une fois », note Nicolas Xuereb. Au printemps, le responsable du Secours populaire de la Vienne avait fait appel à de nouvelles volontés afin de pallier l’absence de ses bénévoles les plus âgés, restés confinés. « On a fait ce qu’il fallait pour que tout le monde soit rassuré. » Information, distribution de masques et de gel hydroalcoolique... Bien qu’appliquées partout, ces mesures ne semblent pas suffire à enrayer les désertions. En particulier au sein des clubs de loisirs, parmi les plus touchés. « Les gens sont dans l’angoisse », déplore Danielle Le Berre, qui songe à baisser la cotisation 2021. « Même si le problème n’est pas l’argent. » Désormais, l’administratrice nationale de Génération mouvement souhaite rencontrer Alain Pichon, le président de l’association des maires de la Vienne, pour envisager des solutions. Et éviter une crise dans la crise.
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