mardi 24 décembre
Le confinement a soumis le système éducatif français à rude épreuve. Et si l’enseignement hybride, en partie à distance, devenait la règle ? Prévus en novembre à Poitiers, les Etats généraux du numérique pour l’éducation doivent enrichir la réflexion.
Lionel Gratreau a profité du confinement pour tester de nouveaux outils pédagogiques. Cet enseignant de physique-chimie au lycée Victor-Hugo de Poitiers a notamment découvert dans l’environnement numérique de travail de l’établissement une fonction très simple permettant d’effectuer, en quelques secondes, un sondage à distance auprès de ses élèves sur la dernière notion abordée. « J’ai repéré plus vite leurs difficultés. Parfois, 50% d’entre eux n’avaient pas compris le cours. Certains n’auraient pas osé me le dire devant tout le monde, peut-être par timidité. J’aurais pu passer à côté. » Covid ou pas, une chose est sûre, il n’abandonnera pas cet outil à la rentrée.
Pour les besoins de la fameuse continuité pédagogique, la plupart des profs se sont mis à l’enseignement à distance. Bon gré, mal gré. Certains ont adopté la plateforme Ma Classe à la maison, ses ressources et sa classe virtuelle, développée par le Cned (2,7 millions familles connectées fin mai). D’autres ont transmis leurs propres ressources en effectuant un suivi régulier par courriel ou par téléphone. Désormais, un pallier a été franchi. Quelle que soit la situation sanitaire à la rentrée, le recours aux outils numériques devrait s’accélérer.
Canopé formera les profs
Les 4 et 5 novembre, à Poitiers, les Etats généraux du numérique pour l’éducation auront vocation à faire le bilan de cette crise. Partout en France, des enseignants font déjà remonter leurs nouvelles pratiques. En outre, Jean-Michel Blanquer a annoncé pendant l’été le maintien du site lumni.fr et du travail élaboré avec France Télévisions. Le ministre de l’Education nationale a également affiché sa volonté de former largement les profs à l’enseignement à distance. Cette carence a été remarquée par Jean-François Cerisier, directeur du laboratoire poitevin Techné, qui évalue encore aujourd’hui la mise en œuvre de la continuité pédagogique (Le 7 n°489). Sur cet aspect, Canopé sera prêt, selon sa nouvelle directrice Marie-Caroline Missir. L’opérateur public, basé sur la Technopole, a élaboré dès le mois de mai un « plan de retour en classe » et veut appliquer à fond sa nouvelle feuille de route. Depuis hier, les premiers parcours de formation figurent déjà sur la « Canotech ».
Reste la question de l’équipement des enseignants à la maison. Et là aussi, l’idée a fait son chemin puisque Jean-Michel Blanquer a indiqué fin juillet, sur France Inter, qu’une « prime pour un équipement informatique est sur la table ». Avant d’ajouter : « L’équipement systématique de chaque élève et chaque professeur est notre objectif. »
Crédit photo : Sébastien LavalÀ lire aussi ...
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