Le coiffeur Kévin Ortega est de passage à Châtellerault et Poitiers pour des « maraudes » d’un genre très particulier : le Marseillais d’origine va à la rencontre des sans-abri pour leur offrir… une coupe de cheveux !
Ne vous étonnez pas si vous le voyez couper les cheveux dans la rue ! Kévin Ortega a décidé de faire une halte dans la Vienne dans le cadre de sa première « Nomade » (4 juillet-31 août). Quésaco ? La version itinérante de ses « maraudes ». Mais encore ? Depuis plus de deux ans, le coiffeur marseillais va à la rencontre des sans-abri et des plus démunis pour leur offrir une coupe. Et un brin de causette si affinités ! Ni structure ni association pour le conseiller, l’aiguiller voire même l’accompagner. Kévin Ortega revendique de pouvoir déambuler dans les villes (neuf au cours de cette première Nomade) « en totale liberté » et d’ « aller à la rencontre de personnes qui souvent ne sont pas en lien avec des associations et ne se déplacent pas dans leurs points de maraude ». Il est jusqu’au 20 août aux détours des rues de Poitiers.
« Me reconnecter à l’essentiel »
Après s’être investi pendant une dizaine d’années en tant que bénévole des Restos du cœur, « je me suis demandé comment je pourrais aider autrement », explique le trentenaire à la fibre sociale, installé depuis peu en Loire-Atlantique et qui n’a pas oublié son vécu d’enfant placé. Une vidéo captée sur les réseaux sociaux, mettant en scène Joshua Coombes, un coiffeur londonien, lui a apporté la réponse. « Ça m’a fait tilt. » Ainsi Kévin Ortega a-t-il commencé ses maraudes, au cours desquelles ils distribuent également des kits d’hygiène issus de dons. Il est souvent accompagné par la photographe Frédérique Brasseur. « Mais j’aime aussi faire les maraudes seul. Cela me permet de m’évader, de me reconnecter sur l’essentiel. Le sourire des gens fait du bien. »
« Une tondeuse, des ciseaux, un petit tabouret si besoin, une bâche pour garder l’endroit propre… et le sourire », la logistique est minime. « L’objectif de la Nomade est triple : casser la barrières entre les sans-abri et la société, motiver d’autres coiffeurs à faire pareil dans chaque ville et sensibiliser les scolaires. » Avant le confinement, une vingtaine de coiffeurs dans toute la France lui avaient emboîté le pas. Depuis les effectifs se sont malheureusement réduits mais Kévin Ortega espère toujours faire des émules, et pas uniquement chez les coiffeurs. « Tout le monde est capable de descendre dans la rue et d’apporter un café, une part de gâteau… »