L'hôpital teste une nouvelle mobilité

L’équipe mobile du centre des Risques épidémiques et biologiques du CHU de Poitiers est allée au-devant des patients qui ne pouvaient pas se déplacer pendant toute la durée de la crise épidémique. Et aujourd’hui ?

Claire Brugier

Le7.info

A crise sanitaire inédite, réponses inédites. Dès le début de l’épidémie de Covid-19, le CHU de Poitiers s’est réorganisé, créant notamment un centre REB (Risques épidémiques et biologiques). « Nous recevions essentiellement des patients qui ne relevaient pas d’une hospitalisation, des soignants ou des personnes immuno-déprimées à prélever », explique le Pr France Roblot, cheffe du service des maladies infectieuses. Ce centre, mis en place en lien avec la médecine de ville dans l’incapacité de « prendre en charge les patients », s’est rapidement doté d’une équipe mobile « pour les patients qui ne pouvaient pas se déplacer, dans les Ehpad essentiellement. Mais nous sommes également intervenus dans des centres de soins de suite et de réadaptation, des centres médico-sociaux, un foyer de jeunes travailleurs, un centre d’accueil des migrants, des foyers de personnes han- dicapées, auprès des gens du voyage... »

« Un fonctionnement à inventer »

Depuis le début de la crise, l’équipe mobile a réalisé, dans les Ehpad, 1 269 tests sur des personnels et 1 659 sur des patients. Composée de « gériatres, infectiologues, médecins d’hygiène souvent, et d’infirmières », l’équipe ne s’est toutefois pas cantonnée aux simples prélèvements nasopharyngés (PCR). « Quel que soit le motif d’interpellation des Ehpad, quand la situation était inhabituelle, nous y sommes allés ! L’équipe a effectué au total soixante-huit déplacements, dans trente-huit Ehpad. Cela nous a permis de faire le point sur les besoins en matériels, de conforter les personnels dans la gestion des parcours patients, de les rassurer.»
Plus réguliers qu’à l’accoutumée, ces échanges ont été « l’occasion de collaborer de façon très étroite avec les établissements, note le Pr Roblot. Les gériatres avaient déjà un réseau, il nous appartient de rebondir plus largement sur cette vague. » Avec ou sans équipe mobile... « Aujourd’hui, il existe toujours une liste d’infirmières qui acceptent d’être d’astreinte. Mais si la crise épidémique se calme, il y aura un fonctionnement à inventer ; il n’y a pas de système d’astreinte des infirmières dans tous les services. »

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