Aujourd'hui
Poitiers Collectif et sa tête de liste Léonore Moncond’huy ont remporté hier soir des élections municipales marquées par l’abstention. Récit d’une soirée surprenante à plus d’un titre.
Dans le local de campagne de Poitiers Collectif, la surprise est totale à 19h lorsqu’Alain Claeys reconnaît publiquement sa défaite. Léonore Moncond’huy a même oublié dans son réfrigérateur la bouteille de champagne siglée Charles-VII –place où se trouve son QG- qu’elle prévoyait de sabrer en cas de victoire. Aux côtés de son directeur de campagne, Charles Reverchon-Billot, elle attend patiemment la confirmation des résultats avant d’exulter. Première réaction : « Nous avons réveillé Poitiers et Poitiers n’est pas près de se rendormir. Nous avons su créer une dynamique qui va se poursuivre dès demain aux responsabilités à la municipalité et à Grand Poitiers. J’en suis très heureuse. » La future maire de Poitiers réagit aussi à l’abstention massive lors de cette « élection préférée des Poitevins » : « L’abstention nous amène à l’humilité mais aussi à la combativité puisque Poitiers Collectif a vocation à redonner confiance en la participation démocratique de tout le monde. On mesure le chemin qu’il reste à parcourir avant d’atteindre cet objectif. Nous devrons aller chercher celles et ceux qui se sentent éloignés de la politique pour leur redonner confiance et envie de s’engager. Cette conviction est au cœur de l’ensemble des membres de Poitiers Collectif, nous ne l’abandonnerons pas de sitôt. »
« Il fallait du changement »
Les remerciements s’enchaînent pendant qu’à l’extérieur les militants s’amassent de plus en plus devant le Baffalou, un bar installé à quelques mètres de la place Charles-VII. Très vite, tout le monde se tombe dans les bras. Le trottoir n’est plus assez grand pour contenir la foule qui envahit la rue. « On y croyait forcément, mais là c’est concret, ça devient fou ! », souligne un militant. « Mes parents étaient socialistes, on faisait déjà des pique-niques avec Santrot et Claeys quand j’avais 7 ans, il fallait du changement à Poitiers », s’exclame un quadra.
Robert Rochaud, responsable écologiste de la première heure, mobilise aussi ses souvenirs : « On change d’époque. Comme en 1977 quand Jacques Santrot a gagné contre Vertadier. » Dans la foule, on voit aussi Laurent Lucaud du Parti communiste et tous les autres représentants des groupes qui ont soutenu la démarche engagée depuis deux ans par Poitiers Collectif. Jean-François Macaire, ancien président de la Région Poitou-Charentes retiré des affaires est là, mais aussi Patricia Persico, adjointe au Commerce d’Alain Claeys entre 2014 et 2020, mais qui ne figurait pas sur sa liste. « J’y crois depuis longtemps, précise-t-elle. J’ai voulu être loyale jusqu’au bout. Ce n’est pas une vengeance. »
Le soutien des « fourmis »
Vers 19h45, Léonore Moncond’Huy embrasse et remercie tous ses sympathisants qu’elle a rejoints devant le Bouffalou. L’ambiance est bon enfant. Première photo de famille à 20h pile, avec les masques évidemment ! La future maire de Poitiers verse une larme de joie au moment de croiser ses parents. Son père, Dominique, professeur à l’université, est visiblement fier de sa fille : « Elle va pouvoir montrer qu'un autre modèle est possible. Vous allez voir, Poitiers Collectif, ce sont des gens sincères. » Et hop, selfie avec les « fourmis », ces habitants des quartiers populaires qui ont contribué à sa victoire. « Léonore est venue nous voir et elle nous est apparue sincère, explique Chiacap Kitoyi. On a tracté dans les quartiers et on incité les jeunes à aller voter pour Poitiers Collectif. »
Vers 21h, la centaine de personnes présentes se dirigent symboliquement vers l’hôtel de ville en chantant « La ville est à nous ». Sur la place du Maréchal-Leclerc, Léonore Moncond’huy improvise un discours d’une dizaine de minutes ponctué d’applaudissements. « La participation de toutes et tous en politique reste un combat », affirme-t-elle. Elle a maintenant six ans pour relever le défi.
Retrouvez l'intégralité des prises de parole de Léonore Moncond'huy en vidéo sur la page facebook du 7.
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