
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Dans quelle mesure le confinement a-t-il eu un impact sur votre activité ?
« L’activité a été interrompue à 98%, jusqu’au mois de mai. Depuis, cela nous a pris un bon mois pour redémarrer, de 0 à 80%. Et la reprise se confirme en ce mois de juin. Au-delà des mesures sanitaires à appliquer, encore fallait-il qu’on ait le matériel pour (gel, masques, etc.). Toutes ces contraintes sanitaires coûtent environ 7% d’un chantier, l’impact du protocole sur la productivité étant inclus. »
Quel était l’état du marché avant cette période ?
«Le premier semestre avait été tout à fait honorable, avec une bonne visibilité sur les mois à venir. Depuis 2018, les investissements du Département et de la Région ont amorcé une dynamique pour notre secteur. C’est un signe d’attractivité qui incite les investisseurs à venir s’installer sur le territoire, comme Forsee Power par exemple. Ce que l’on attend aujourd’hui, c’est que le privé confirme dans les années à venir. »
Le confinement ne risque-t-il pas d’être un frein à cette dynamique ?
« Je ne le pense pas. Evidemment, c’est terrible d’un point de vue économique et difficile à vivre psychologiquement, mais cela n’a pas bloqué les dossiers en cours. Les chantiers ont seulement pris du retard. On espère tout de même que cette période n’a pas stoppé des projets qui étaient dans les cartons... En attendant, je n’ai constaté aucune baisse d’activité du bureau d’études, ce qui est un marqueur plutôt satisfaisant. Sur notre territoire, il n’y a aucune raison d’être pessimiste, de se mettre dans une situation de repli. Le mot d’ordre à transmettre, c’est de ne pas avoir peur du lendemain. »
Comment envisagez-vous l’avenir de votre secteur ?
« Des choses vont forcément changer en matière de digitalisation, de télétravail, mais aussi au niveau des économies d’énergie, remettant ainsi la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises, ndlr) sur le devant de la scène. Le confinement a également mis en lumière les disparités territoriales entre les collaborateurs, sur l’accès à la 4G, la situation individuelle de chacun... Aujourd’hui, une entreprise est obligée de tenir compte de ces paramètres. Cela nous a permis d’engager des discussions plus avancées. On avait prévu un plan d’investissement sur la digitalisation entre 2018 et 2022 et, finalement, on va s’attacher à le terminer d’ici la fin 2020. Par ailleurs, il n’y aura pas de licenciement cette année. Les métiers du bâtiment ont toujours besoin d’une main-d’œuvre qualifiée. »
(*)Entreprise appartenant au groupe CSI Réseau.
DR - CSI RéseauÀ lire aussi ...
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