Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Il y a encore quelques semaines, les professionnels de la fenêtre craignaient que le confinement vienne enrayer la relative stabilité du marché. Mais contre toute attente, la reprise d'activité a été marquée par une forte augmentation de la demande.
Il s'attendait à reprendre les projets interrompus par le confinement. Au lieu de cela, et au sortir de près de deux mois de fermeture, Olivier Elion a assisté à une « explosion » de la demande en rénovation de fenêtres, dès sa reprise d'activité, mi-mai. « Les gens ont passé deux mois enfermés dans leur maison et ont eu le temps de voir les améliorations qu'il y avait à y apporter, analyse le dirigeant de Loisirs Véranda, à Migné-Auxances. J'ai beaucoup entendu nos clients dire : « Si on est reconfiné, on sera mieux chez nous » ». Même constat à la SARL Fermetures Alain Mariette, à Neuville-de-Poitou. « J'ai été surprise du nombre de demandes, observe Sophie Mariette. Aussi, les gens signent plus vite. »
C'est peu dire que la reprise a été chargée. « En trois semaines, on a fait l'équivalent de trois mois de mai, s'étonne encore Olivier Elion. Et cela se poursuit sur le mois de juin. » De quoi garantir au professionnel une certaine visibilité sur les trois prochains mois. A Fermetures Alain Mariette, on a aussi de quoi voir venir jusqu'à la rentrée. Et au-delà ? « Je ne sais pas », confesse Sophie Mariette, qui préfère rester prudente sur la portée d'un effet post-confinement. Seule certitude pour la gérante : « Ce qui est perdu est perdu. » Et même l'embauche d'un nouveau technicien poseur sur la période, nécessaire pour répondre à la demande, ne saura rattraper ce manque à gagner. « Cet engouement permettra au moins de limiter l'impact sur l'année, espère Olivier Elion. Il nous a déjà permis de rattraper 50% de notre retard. »
2020 devait être en recul
Ces bons signaux post-confinement rassurent d'autant plus que la profession anticipait un nouvel exercice plus en retrait que les précédents (1% de croissance en volume en 2019, 3% en 2018). Selon la dernière étude TBC Innovations, 32% des professionnels prévoyaient ainsi une baisse des poses de fenêtres en rénovation pour 2020, tendance la plus pessimiste de ces dernières années. Plus localement, la forte concurrence sur ce segment a contribué à morceler les profits. « Notre activité s'est réduite compte tenu de l'afflux de confrères ces dernières années », explique Olivier Elion.
« Le marché se stabilise depuis deux ans », estime pour sa part Sophie Mariette, qui ne s'inquiète pas de la transformation annoncée du CITE en prime pour les ménages modestes (MaPrimRenov), à compter du 1er janvier 2021. « Il suscitait le besoin chez le client. Mais on savait fonctionner sans ce crédit d'impôt, il faut s'y adapter. » Ce changement, qui opère une forte réduction de l'assiette et du budget global consacrée à la prime, devrait malgré tout s'en ressentir sur les ventes, dès l'année prochaine. En attendant, le secteur s'évertue à entretenir la dynamique actuelle, aussi inattendue que bienvenue. « L'activité a repris de manière très forte, tant mieux, se réjouit Olivier Elion. Cela renforce l'optimisme. »
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DR - Facebook/Loisirs Véranda
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