Aujourd'hui
Depuis la mi-mars, l’agence Vikensi communication est totalement à l’arrêt. Son dirigeant Gilles Villayes et ses collaborateurs ont vu les événements professionnels s’annuler les uns après les autres, notamment en région parisienne. Et la rentrée ne leur offre guère plus de certitudes. Ils ont donc mis la période du confinement à profit pour réfléchir à de nouvelles offres plus virtuelles. « Nous essayons d’inciter nos clients, au moins le temps de la crise sanitaire, à imaginer d’autres solutions que les rendez-vous physiques », commente le dirigeant. L’agence poitevine a retenu la solution américaine VirBELA, qui permet de créer un univers 3D (sans lunettes) dans lequel conférences, tchat, colloques et rendez-vous d’affaires peuvent s’enchaîner. Les participants sont représentés par leurs propres avatars.
« Un salon digital est clairement plus pertinent quand on vise une cible professionnelle, témoigne Fabien Audat, chargé de mission au Réseau des professionnels du numérique. Mais après, tout dépend de l’échelon que l’on vise. Ce n’est peut-être pas pertinent sur un salon régional, mais ça l’est sur un salon qui vise l’international. Au-delà de la crise sanitaire, les réflexions autour de l’empreinte carbone de chacun vont forcément peser. » S’il ne croit pas au 100% virtuel, Christophe Comte mise en revanche beaucoup sur des événements « physitales ». En clair, mi-présentiel, mi-distanciel.
1 million de vues pour le Salon de l’Agriculture régional
« Il faut une présence physique pour les personnes VIP et leurs clients, insiste le business manager de la startup bordelaise Bziiit. Mais on peut toucher une population plus large par l’intermédiaire du digital, notamment à l’international. » La mission de l’entreprise consiste précisément à accompagner les organisateurs avant, pendant et après leurs événements. Bziiit recense aujourd’hui 300 « bonnes pratiques » contre 75 avant le confinement. Autant d’outils pour concourir à la réussite d’un congrès, d’un salon... Comme quoi, la crise sanitaire a accéléré les réflexions et la virtualisation. A l’image du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, dont l’édition 2020 a été totalement virtuelle. Résultat : « un million de vues avec le replay, alors que le Salon touche d’habitude 200 000 personnes ».
A Poitiers, la demande d’hybridation semble embryonnaire. « Aucun organisateur ne nous a encore sollicités », remarque la direction du parc des expositions. De son côté, Gilles Villayes reste mesuré sur l’avenir de ces formats. « Mes clients et moi-même souhaitons quand même nous retrouver en présentiel à l’avenir. Et il ne faut pas oublier que l’événementiel fait vivre des traiteurs, des restaurateurs, des hôtels, des sites touristiques... La présence physique est irremplaçable. »
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