Hier
Après deux mois d’arrêt, la relance du secteur automobile s’accompagne d’aides gouvernementales à l’achat de véhicules neufs. Dans un contexte de crise, les clients sont-ils en position de force ? Pas si sûr...
« Dans nos campagnes, on aura toujours besoin d’une voiture. » Le concessionnaire Eco des Nations (Hyundai, Suzuki...), à Migné-Auxances, est plutôt confiant. La reprise économique aura bien lieu dans son secteur. D’ailleurs, sur la vente d’occasions, Thierry Ondet assure avoir déjà réalisé « un meilleur mois de mai qu’en 2019 ». Et ceci « sans réduction particulière ». « Les gens ont pris le temps de se documenter pendant le confinement. Dès l’ouverture, ils sont venus. Certains se sont dit qu’ils ne partiraient pas en vacances, alors autant utiliser ce budget pour changer de voiture. »
Offre limitée
Pendant les deux mois de confinement, seuls les ateliers de réparation ont continué à tourner. Les parcs automobiles sont restés désespérément pleins. Il était donc temps de relancer la machine. Et justement, concernant les ventes de véhicules neufs, les concessions peuvent s’appuyer depuis le 1er juin sur les aides à l’achat mises en place par l’Etat. Bonne nouvelle, les conditions d’accès à la prime de conversion vers une voiture neuve et moins polluante ont été améliorées. Autre nouveauté, outre les véhicules électriques, même les hybrides rechargeables bénéficient maintenant d’une aide de 2 000€ (sous conditions). Cela suffira-t-il à faire basculer le marché ? A suivre.
Les marques elles-mêmes multiplient les offres. Vous achetez maintenant, vous commencez à payer dans trois mois ! Une façon d’assurer les premières commandes en attendant que la situation se stabilise. Si les délais de livraison demeurent cohérents, reste un problème : la prime à la conversion ne bénéficiera qu’aux 200 000 premiers clients. Quand on sait qu’il s’est vendu 2 millions de véhicules neufs en 2019, il n’y en aura pas pour tout le monde. Et les concessions, qui doivent avancer les fonds, pourraient appuyer sur le frein au regard de la fragilité de leurs trésoreries. Enfin, les critères d’éligibilité pour bénéficier des aides sont tels que beaucoup de clients ne peuvent pas en profiter. Toutefois, on a aussi vu certaines marques possédant des stocks importants opérer d’importantes remises pour les écouler. Plus que jamais, mieux vaut comparer avant d’acheter.
Le 26 mai, le Président de la République a annoncé plusieurs mesures d’aides à l’achat de véhicules neufs dans son plan de relance de la filière automobile. Les conditions d’accès à la prime de conversion vers une voiture neuve et moins polluante ont été améliorées. Le plafond de revenus est relevé à 18 000€ par part fiscale contre 13 489€ auparavant. Le montant des aides s’élève de 3 000 à 5 000€ selon la motorisation choisie. Les véhicules classés Crit’Air 3, immatriculés avant 2006 pour l’essence et avant 2011 pour le diesel, sont désormais repris. Evidemment, ils doivent avoir été acquis au moins un an avant la reprise. Attention, pour ouvrir droit à cette aide de l’Etat, le nouveau véhicule doit obligatoirement appartenir à la classe Crit’Air 1 ou 2 et émettre moins de 116g/km de CO2. Et si vous n’avez pas de véhicule à envoyer à la casse, le bonus écologique passe à 7 000€ pour l’achat d’une voiture électrique, dont le coût n’excède pas 45 000€. Nouveauté, même les hybrides rechargeables béné- ficient maintenant d’une aide de 2 000€ si leur autonomie est supérieure à 50 km, leur taux de CO2 compris entre 21 et 50g/km et leur prix inférieur ou égal à 50 000€. Bon à savoir, la prime à la conversion est cumulable avec le bonus écologique. Autrement dit, l’achat d’une voiture électrique neuve peut bénéficier d’une aide totale de 12 000€. Les entreprises aussi peuvent prétendre à un certain nombre de dispositions.
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lundi 23 décembre