Hier
La semaine dernière, Grand Châtellerault a lancé une plateforme en ligne permettant aux usagers de poster des annonces de don d'objets dont ils n'ont plus l'utilité. Gratuit, ce service tend à favoriser la réduction des déchets et le réemploi des matériaux.
Un pot de peinture pas tout à fait vidé, un sèche-cheveux défectueux voire un sac de tonte plein... Grâce à Par ici la récup', les 85 000 habitants de Grand Châtellerault peuvent désormais faire don d'objets ou de ressources dont ils n'ont plus besoin, auprès d'autres particuliers qui, eux, y trouveraient une utilité ou une deuxième vie à leur donner. Sorte de « Bon Coin de la récup' », cette plateforme en ligne a été lancée la semaine dernière par Grand Châtellerault, en partenariat avec la Région et l'Ademe.
« Elle permet d'étendre le principe du réemploi à tous les usagers de la collectivité pour réduire la part des déchets », présente Samuel Perrin, le responsable de la collecte sélective pour la communauté urbaine. Car entre 2018 et 2019, la part de déchets déposés dans les sept déchetteries de l'Agglo a augmenté de 4,70%. « Grâce à la plateforme, on détourne les fluxs et on prolonge en même temps la durée de vie des objets. » Une vingtaine d'annonces ont déjà été postées. Elles sont toutes géolocalisées, permettant aux utilisateurs de voir facilement où se trouve la ressource qui les intéresse. « Le but, c'est de toucher un public qui n'aurait pas forcément ce réflexe, ajoute Samuel Perrin. Il s'agit tout simplement d'éviter de gaspiller. » Par ailleurs, la plateforme espère pouvoir favoriser le lien social entre particuliers. « Dans la continuité de nos actions, comme les gratiférias. C'est un outil parmi d'autres. »
Les acteurs de la récup' sollicités
Aussi, une option permettra de prioriser le don en faveur des acteurs de la récup' présents sur le territoire (structures et associations d'insertion par l'activité économique). Parmi elles, Audacie qui récolte plus de 100 tonnes de textiles par an, rien qu'avec ses bornes de collecte et divers partenariats. « Dans le principe, c'est bien, juge Guénaëlle Manon, la directrice du site châtelleraudais. Cela peut être intéressant dans le cas de tissus particuliers, de certaines marques. Mais il me semble compliqué de faire le tri dans les annonces, cela demande du temps que l'on n'a pas forcément. »
« Tout ce qui va favoriser la récup' est une bonne chose, estime pour sa part Bruno Pajot. Après, selon l'offre, il nous reviendra d'être opérationnels pour pouvoir stocker tous ces matériaux. On s'est laissé prendre de court et on commence aujourd'hui à être un peu juste. » S'il n'a pas encore eu le temps de beaucoup se pencher sur Par ici la récup', le responsable de la communauté Emmaüs Châtellerault-Naintré veut toutefois y voir l'opportunité de mieux communiquer autour de son action centrale : l'accueil et l'hébergement d'urgence (40 familles). « Même si l'on observe une prise de conscience, il est essentiel que les particuliers ne nous oublient pas. » Pour faire d'une pierre deux coups : alimenter la démarche d'économie circulaire et développer les solidarités.
À lire aussi ...
lundi 23 décembre