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A Poitiers comme ailleurs, la moitié des stages étudiants en entreprise ont été annulés ou reportés à cause du Covid-19. Problème : il s’agit souvent d’une première expérience qui permet une bonne insertion professionnelle.
Sur les 500 000 stages que les étudiants de toute la France devaient réaliser cette année, près de la moitié ont dû être reportés, voire annulés à cause du Covid-19, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La crise sanitaire et le confinement ont plongé de nombreux étudiants dans l’incertitude. Les établis- sements du supérieur ont dû mettre en place des mesures totalement inédites, sans vrai- ment savoir si elles suffiront. A l’université de Poitiers, où plus de 8 000 conventions de stage sont signées chaque année, une attention toute particulière est portée aux années diplômantes de fin de cycle de formation : DUT2, licence professionnelle et master 2. « Nous avons décidé de prolonger l’année universitaire jusqu’au 31 décembre sans frais supplémentaires, indique Virginie Laval, vice-présidente en charge des formations. Ceci afin de permettre le report des stages obligatoires, qui sont autant de belles expériences, et qui aboutissent souvent à une première insertion professionnelle. » En licence, certaines facultés remplacent le stage par un « exercice de substitution », autrement dit un mémoire ou une étude de cas à faire à la maison et à rendre le plus complet possible.
Stages en télétravail
D’autres acceptent le principe du stage en télétravail. Mais évidemment, cette solution n’est pas possible dans tous les métiers. Au lycée privé Saint-Jacques-de-Compostelle à Poitiers, par exemple, les élèves du BTS Négociation, digitalisation et relations clients ont largement adopté le télétravail. « Quand il s’agit de gérer des réseaux sociaux, qualifier un fichier clients ou démarcher des prospects, cela peut se faire à distance », précise Isabelle Morin, chargée de communication. En revanche, la situation est plus compliquée pour les BTS Métiers de l’eau qui doivent forcément se rendre sur les lieux de production.
Pendant le confinement, et toujours aujourd’hui, les étudiants font face à une diminution im- portante des offres de stages. « Plusieurs employeurs nous ont répondu qu’il ne leur était pas possible en ce moment de donner du temps à des stagiaires », reprend Isabelle Morin. La priorité va à la relance de l’activité. A l’Isae-Ensma, les stages sont en majorité reprogrammés. Ils durent un mois en première année, trois à quatre mois en deuxième année, et six mois en fin de troisième année. « Il n’y aura pas d’année blanche, nous serons très attentifs à chaque situation », indique l’école d’ingénieurs de la Technopole du Futuroscope. Reste à connaître les effets sur la longueur... L’aéronautique et l’automobile font partie des principaux partenaires de l’établissement mais ce sont aussi les secteurs les plus touchés par la crise économique. Personne ne sait combien de donneurs d’ordre et de sous-traitants seront de nouveau prêts à recruter en 2021.
Les périodes de formation en milieu professionnel, autrement dit les stages en entreprise, sont supprimées jusqu’à la fin de l’an- née. La durée a d’ailleurs été revue à la baisse dans ce contexte exceptionnel. Pour valider son CAP, il faut avoir réalisé a minima 5 semaines de stage sur les deux ans. Cette période est portée de 22 à 10 semaines pour obtenir un bac professionnel.
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