Aujourd'hui
La Fondation du sport français a lancé le 19 mai une plateforme Web inédite de soutien aux clubs sportifs. Dans la Vienne, une trentained’entre eux, qui connaissent des fortunes diverses, se sont déjà inscrits.
A peine créée, la Raquette bonnimatoise a déjà dû annuler son inauguration, initialement prévue le 17 mai. Le club de tennis, rattaché aux communes de Bonneuil-Matours, Vouneuil- sous-Vienne, Archigny et La Chapelle-Moulière, prépare néanmoins sa première rentrée. « Nous avons commencé les rencontres avec les parents et les enfants, explique la secrétaire, Audrey Lenestour. Les clubs comme le nôtre sont indispensables au développement du sport en milieu rural. Mais pour déployer notre activité, il nous faut des subventions. Nous avons fait des demandes aux mairies... » Reste que le budget prévisionnel fait état de « 16 000€ de dépenses ». Aussi le club a-t-il été parmi les premiers dans le département à s’inscrire sur la plateforme soutienstonclub.fr, un dispositif de crowdfunding (50€ minimum de don défiscalisable) mis en place par la Fondation du sport français pour soutenir les clubs affiliés à une fédération et souvent « déjà confrontés à une baisse des financements publics ».
« Grâce à ce dispositif, on les rend éligibles au mécénat, particuliers et entreprises, de manière sécurisée », explique Charlotte Feraille, déléguée générale de la Fondation du sport français. Après une semaine, 3 000 clubs, sur 300 000 en France, se sont inscrits, issus de 71 des 117 fédérations sportives. Le montant provisoire des dons s’élève à 50 000€.
Dans la Vienne, une trentaine de clubs ont déjà fait la démarche, chacun avec sa problématique. Pour certains, comme le CK Les Pagayous de Vivonne ou le Stade poitevin escrime (150 adhérents), la somme récoltée sera un plus. « Financièrement, pour l’année en cours, nous n’aurons aucune perte car la mairie a garanti la subvention et les licences sont dues à l’année, note le président du club d’escrime Guillaume Texier.
On craint davantage un impact pour l’année à venir, pour le nombre d’adhérents et pour la gestion du matériel. Nous allons devoir en acheter plus, pour pouvoir le faire tourner afin de respecter les mesures sanitaires. » La facture se chiffrerait à « plus de 3 500€ supplémentaires ».
Une cagnotte et des projets
Chez les Pagayous, la pratique du kayak en individuel a re-pris mais pas les partenariats (écoles, IME...), d’ordinaire nombreux. Néanmoins « la trésorerie de fin d’année dernière était favorable », note le président Claude Fayoux qui veut croire en un bel été touristique pour se remettre à flot.
Pour d’autres clubs, comme le FC Fontaine-le-Comte (270 licenciés), la somme récoltée conditionnera « deux gros projets : construire un nouveau local technique pour transformer l’actuel en bureau pour nos trois services civiques et notre apprenti. Et mettre aux normes et agrandir notre buvette », explique le président Sylvestre Baranger. Coût estimé : 12 000€. « La crise nous fait perdre environ 6 000€, soit 10 à 12% de nos recettes, composées à 40% par les subventions et licences, et à 60% par nos partenaires. » Toutefois, à travers soutienstonclub.fr, l’appel n’est pas que financier. « Nous voulons montrer à nos partenaires et aux parents que même blessés, nous continuons d’entreprendre. Cette crise est peut-être une opportunité pour trouver d’autres moyens de construire un budget, de se réinventer. »
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