Précarité étudiante : une réalité aggravée

Le Regard de la semaine est signé Emilie Dupont

Arnault Varanne

Le7.info

Si de nombreux élèves ont déjà repris le chemin de l’école, les étudiants, eux, ne retrouveront pas les amphithéâtres avant septembre. Et leur rentrée s’annonce d’ores et déjà compliquée. Comme l’a annoncé Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de nombreux cours continueront d’être donnés à distance afin d’éviter un encombrement des salles. Une directive qui nécessitera de nombreux efforts d’organisation et d’adaptation pour les universités, notamment pour la mise en place et la formation de ses publics aux nouveaux outils numériques. Mais pour ceux qui n’auront pas à retourner sur les bancs de l’université en septembre, l’avenir est des plus flous. Comment s’insérer dans ce marché du travail qui est aujourd’hui, lui aussi, marqué par de grandes incertitudes ? Beaucoup d’étudiants comptaient notamment sur leur stage de fin d’études pour entrer ensuite dans la vie active. Si certains ont eu la chance de le voir maintenu ou reporté, nombreux sont ceux pour lesquels il a été annulé, les privant ainsi d’une expérience professionnelle potentiellement décisive mais également d’une rémunération non négligeable. Et si la réalisation de stages a malheureusement subi les conséquences de cette crise sanitaire, que dire des emplois étudiants ? Alors que 20 % de la communauté estudiantine vivait déjà sous le seuil de pauvreté, plus de 10% d'entre eux auraient perdu leur emploi, dont ils ont pourtant tant besoin pour vivre au quotidien. Cette crise sanitaire et économique aura ainsi nettement révélé et aggravé la précarité dans laquelle se trouve un nombre toujours trop important d’étudiants.

Bien que les annonces négatives et les questionnements semblent être au cœur de l’actualité, il est important de souligner le fait que de nombreuses belles initiatives (également indispensables) ont également vu le jour. Parmi elles, celles de certains Crous qui ont proposé aux étudiants une aide alimentaire sous la forme de distributions gratuites ou de cartes d’achats dédiés à l’alimentation et aux produits d’hygiène. Une aide exceptionnelle à la perte de stage ou d’emploi d’un montant de 200€ a également été créée. Enfin, des aides d’urgence ont également été déployées en direction de tous les étudiants, qu’ils soient boursiers ou non. Un soutien indispensable envers ces jeunes qui, à la fois plein de doutes et de courage, sont les espoirs de demain. 

Émilie Dupont

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