Aujourd'hui
Même après le déconfinement, le Centre national d’enseignement à distance continue de jouer un rôle majeur auprès de millions d’élèves et de professeurs grâce à ses deux outils : Ma classe à la maison et la classe virtuelle.
Du jour au lendemain, à la mi-mars, plus de 12 millions d’élèves et près de 800 000 enseignants ont dû passer du présentiel au distanciel, ce néologisme désormais ancré dans le langage courant. Pas simple, surtout sans préparation préalable et avec des connexions aléatoires. Pendant le confinement, le Centre national d’enseignement à distance (Cned) a donc joué un rôle clé. « Grâce au dispositif Ma classe à la maison, nous avons été tout de suite en capacité de fournir les élèves en contenus, des révisions dans un premier temps puis de nouvelles notions ensuite », se félicite Michel Reverchon-Billot, directeur général du Cned.
Hormis quelques petits bugs initiaux (serveurs saturés, temps de réponse aux courriels trop long), Ma classe à la maison s’est révélée être un appui précieux pour les professeurs d’élémentaire, de collèges -y compris Segpa- ou de lycées, professionnels inclus. « Il est très difficile de savoir comment élèves, parents et enseignants utilisent la plateforme. Certains s’en servent en complément de leurs propres courts, d’autres en appui ». Ce que sait le Cned, en revanche, dans l’attente d’enquêtes statistiques plus poussées, c’est que 2,7 millions de familles avaient créé un compte la semaine dernière. Des familles qui comportent souvent plusieurs utilisateurs.
Confinement prolongé oblige, les équipes pédagogiques de l’opérateur national ont mis en ligne de nouveaux contenus jusqu’au 4 juillet, pour les 1er et 2d degré. « Pas seulement des ressources, mais des parcours. » De quoi permettre aux millions d’élèves qui ne retrouveront pas le chemin de l’école d’étancher leur soif de connaissances. Enfin, pour ceux qui n’ont pas décroché...
« Dans des conditions proches du réel »
Pendant le confinement, la classe virtuelle a, elle, permis à un professeur de réunir ses élèves en visio ou audio conférence, avec la possibilité de leur donner la parole à tour de rôle, qu’ils puissent écrire sur un tableau blanc... L’établissement public a compté jusqu’à 3 millions d’utilisateurs uniques par jour. « Cela correspond vraiment à l’attente des enseignants de faire classe dans des conditions proches du réel et de maintenir le lien si important », estime Michel Reverchon-Billot. Pour autant, pas question pour le Cned de voir ses outils comme des professeurs en puissance.
« Le distanciel ne deviendra pas la norme, tranche le patron du Cned. Mais une meilleure intégration du numérique dans le présentiel est une bonne formule. Elle permet aux élèves de ne plus limiter leurs choix d’orientation en fonction de leur localisation. » A la tribune de l’Assemblée nationale, Jean-Michel Blanquer a promis que des Assises du numérique se dérouleraient en novembre à Poitiers. « Nous savons bien que l’enseignement à distance ne remplacera certainement pas l’enseignement en présentiel. Ce n’est ni faisable ni souhaitable, ni possible. En revanche, il y a un bon usage du numérique éducatif à développer de façon évidente. Il faut mieux équiper les familles et les professeurs », a indiqué le ministre de l’Education nationale. A traduire dans les actes.
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