Aujourd'hui
Elus le 15 mars, en salle d’attente depuis en raison de la crise sanitaire et intronisés cette semaine, les nouveaux maires de la Vienne sont tout de suite dans le vif du sujet. En attendant le deuxième tour pour les autres...
Cinq jours pour installer 241 assemblées. Deux mois et demi après l’irruption du Coronavirus dans la vie dé- mocratique du pays, l’action municipale reprend progres- sivement ses droits. La majorité des édiles réélus ou des nouveaux maires de la Vienne auront réuni leur conseil mu- nicipal d’ici ce mercredi soir. A Celle-l’Evescault, Frédéric Léonet est « impatient » d’entrer dans le vif du sujet, même si « la transmission des dossiers avec le maire sortant s’est faite tranquillement. J’ai été associé à toutes les décisions pendant deux mois, je ne pars donc pas d’une feuille blanche avec mes colistiers. » Même passage de témoins en douceur à Mignaloux-Beauvoir, où Dany Coineau salue « une synergie et une communication remarquables » avec Gérard Sol. « Plus globalement, l’ancienne première adjointe de Mignaloux salue « le sens du service public des agents municipaux. Avec des personnes aussi impliquées, on peut envisager sereinement l’avenir. »
« Une crispation légitime »
Pour autant, Madame la Maire n’ignore rien des difficultés à venir de sa fonction, l’ouverture des écoles à davantage d’enfants (cf. page 16), les conséquences de la crise sanitaire, sociale et sans doute économique... « Moi, c’est en janvier que j’ai le plus mal dormi, admet Bernard Mauzé, au moment où personne ne voulait prendre le manche ! » Le nouveau maire de Ligugé savait en s’engageant que « des problèmes pouvaient arriver. De là à envisager une telle crise... » Successeur de Joëlle Peltier, il ne cède pas non plus à la panique et met ses « 25 ans de métier » (d’adjoint, ndlr) dans la balance.
Un deuxième tour à espérer et à redouter
Le président de l’Association des maires de la Vienne reconnaît que la situation est « très originale » pour ses collègues. « Certains nouveaux maires sont un peu inquiets et on peut comprendre leur crispation, juge Alain Pichon. La responsabilité vis-à-vis de la population, notamment le personnel municipal et les enfants scolarisés, est lourde à porter. Et le fait de devoir gérer les dossiers un peu à distance ne simplifie pas les choses. » Surtout quand le « tuilage » a été très limité entre un sortant battu et son rival élu. Comme à Bonneuil-Matours. « On aurait aimé être un peu plus associés, soupire Franck Bonnard, mais c’est du passé désormais. » Et puis l’enseignant « n’a pas découvert le protocole sanitaire » en s’asseyant dans le fauteuil d’Isabelle Barreau et se projette avec sérénité sur ces premières semaines où « l’accueil des enfants à l’école va être le sujet fort ».
Dans vingt-cinq communes de la Vienne, la transition durera encore quelques semaines. A Poitiers, Migné-Auxances ou Naintré, le deuxième tour est à la fois attendu et redouté. Aura- t-il bien lieu le 28 juin? Comment se déroulera cette longue campagne? Les électeurs se déplaceront-ils vers les urnes ? Comment faire fonctionner les communautés de communes/d’agglo/urbaine jusque-là ? Quel impact ce retard engendrera-t-il sur l’économie ? Autant de questions qui restent sans réponse. Le Coronavirus est loin, très loin d’avoir produit tous ses effets.
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