
Aujourd'hui
Cinq jours pour installer 241 assemblées. Deux mois et demi après l’irruption du Coronavirus dans la vie dé- mocratique du pays, l’action municipale reprend progres- sivement ses droits. La majorité des édiles réélus ou des nouveaux maires de la Vienne auront réuni leur conseil mu- nicipal d’ici ce mercredi soir. A Celle-l’Evescault, Frédéric Léonet est « impatient » d’entrer dans le vif du sujet, même si « la transmission des dossiers avec le maire sortant s’est faite tranquillement. J’ai été associé à toutes les décisions pendant deux mois, je ne pars donc pas d’une feuille blanche avec mes colistiers. » Même passage de témoins en douceur à Mignaloux-Beauvoir, où Dany Coineau salue « une synergie et une communication remarquables » avec Gérard Sol. « Plus globalement, l’ancienne première adjointe de Mignaloux salue « le sens du service public des agents municipaux. Avec des personnes aussi impliquées, on peut envisager sereinement l’avenir. »
Pour autant, Madame la Maire n’ignore rien des difficultés à venir de sa fonction, l’ouverture des écoles à davantage d’enfants (cf. page 16), les conséquences de la crise sanitaire, sociale et sans doute économique... « Moi, c’est en janvier que j’ai le plus mal dormi, admet Bernard Mauzé, au moment où personne ne voulait prendre le manche ! » Le nouveau maire de Ligugé savait en s’engageant que « des problèmes pouvaient arriver. De là à envisager une telle crise... » Successeur de Joëlle Peltier, il ne cède pas non plus à la panique et met ses « 25 ans de métier » (d’adjoint, ndlr) dans la balance.
Le président de l’Association des maires de la Vienne reconnaît que la situation est « très originale » pour ses collègues. « Certains nouveaux maires sont un peu inquiets et on peut comprendre leur crispation, juge Alain Pichon. La responsabilité vis-à-vis de la population, notamment le personnel municipal et les enfants scolarisés, est lourde à porter. Et le fait de devoir gérer les dossiers un peu à distance ne simplifie pas les choses. » Surtout quand le « tuilage » a été très limité entre un sortant battu et son rival élu. Comme à Bonneuil-Matours. « On aurait aimé être un peu plus associés, soupire Franck Bonnard, mais c’est du passé désormais. » Et puis l’enseignant « n’a pas découvert le protocole sanitaire » en s’asseyant dans le fauteuil d’Isabelle Barreau et se projette avec sérénité sur ces premières semaines où « l’accueil des enfants à l’école va être le sujet fort ».
Dans vingt-cinq communes de la Vienne, la transition durera encore quelques semaines. A Poitiers, Migné-Auxances ou Naintré, le deuxième tour est à la fois attendu et redouté. Aura- t-il bien lieu le 28 juin? Comment se déroulera cette longue campagne? Les électeurs se déplaceront-ils vers les urnes ? Comment faire fonctionner les communautés de communes/d’agglo/urbaine jusque-là ? Quel impact ce retard engendrera-t-il sur l’économie ? Autant de questions qui restent sans réponse. Le Coronavirus est loin, très loin d’avoir produit tous ses effets.
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