Forte, et alors ?

Désespérée de ne pas parvenir à séduire des hommes, une jeune femme tente d’explorer sa féminité en s’essayant à… la pole dance ! Privée de sortie en salles, cette comédie imaginée en partie par l’humoriste Melha Bedia livre un message de tolérance bienvenu et surtout, touchant d’authenticité.

Steve Henot

Le7.info

C’est l’un des premiers films à avoir fait les frais du Covid-19. Alors qu’il devait sortir le 18 mars dernier, Forte a été privé de diffusion sur grand écran en raison de la fermeture des cinémas. La promotion étant déjà avancée -le film a été présenté en avant-première dans plusieurs salles, dont le Mega CGR de Buxerolles- la production a fait le choix de ne pas le reprogrammer à plus tard et de le rendre disponible dès la mi-avril exclusivement sur Prime Video, le service VOD d’Amazon. Un drôle de destin pour cette comédie dans l’air du temps.

 

Comme beaucoup, Nour (Melha Bedia) rêve du grand amour. Mais trop forte et surtout trop « pote » avec les hommes, elle ne parvient pas à nouer avec eux des relations qui dépassent le stade de l’amitié. Alors qu’elle a un « crush » pour un coach sportif, elle découvre par hasard le pole dance. Une discipline qui, par-delà les apparences, va l’aider à explorer sa propre féminité et trouver sa place.

Forte repose sur les épaules de Melha Bedia, qui a imaginé ce film à partir de son propre vécu. L’humoriste, sœur de Ramzy Bedia, l’incarne corps et âme, littéralement, avec cette répartie qu’on lui connaît. En dépit d’un démarrage un brin laborieux, le film assène les vannes à un bon rythme et surtout, un agréable message sur l’acceptation de soi, comme un appel à oser, sans devoir se soucier du regard des autres. On aurait sans doute aimé là un peu plus d’audace, de mordant dans cette quête finalement très romancée. C’est simple et attendu mais malgré tout, touchant de sincérité.

 

Comédie de Katia Lewkowicz, avec Melha Bedia, Valérie Lemercier, Alison Wheeler (1h35)

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