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Quentin Haessig. 31 ans. Ancien handballeur de haut niveau, ce Bourguignon est à la tête de qonnect, une société de communication digitale. Arrivé à Poitiers il y a un an, il a profité du confinement pour se montrer créatif et continuer à créer du lien, sa vocation profonde.
Une « visio » de plus. Comme beaucoup de Français ces dernières semaines, confinement oblige, les interactions sociales de Quentin Haessig ont eu lieu essentiellement en ligne. Mais « voir des gens me manque, concède cet enfant de la « génération Y », qui a pourtant grandi avec Internet et les réseaux sociaux. « A un moment donné, la rencontre digitale n’a rien à voir avec une rencontre physique. »
Tutoiement d’emblée, l’attitude décontractée, Quentin a indéniablement le contact facile, même par écrans interposés. « Sociable et curieux de nature », le jeune homme de 31 ans aime communiquer, à tisser des liens avec les autres. Rien d’étonnant, donc, à le voir travailler dans la communication, digitale de surcroît. En près de six ans, il a mené une centaine de projets avec des écrivains, festivals de musique, maisons d’édition, sportifs… A chaque fois, avec passion. « A leur contact, j’apprends des choses tous les jours. »
Il est à son compte depuis juin 2018. Une société nommée qonnect, avec un « q » pour la première lettre de son prénom. La précision est tout sauf anecdotique. « La culture, c’est plus qu’un produit. Tu vends une émotion, un moment éphémère qui doit marquer les gens. C’est pourquoi je m’efforce d’être le plus authentique possible, proche de ma communauté et de mes clients. Je veux véhiculer un message bienveillant, de manière un peu décalée. »
« Partir m’a ouvert l’esprit »
Quelques années en arrière, Quentin semblait plutôt se destiner à une carrière de sportif de haut niveau. Fils d’un père commercial pour la marque Adidas et président de club, le jeune homme a toujours baigné dans cet univers. « Une semaine après ma naissance, je crois que j’étais déjà dans une salle », sourit le Bourguignon d’origine. Passé par la case sport-études, il a évolué huit saisons en Nationale 1, le troisième échelon national de handball, sous les couleurs de Chalon-sur-Saône. « Pour sociabiliser et apprendre, il n’y a pas mieux que le sport. C’est tellement d’émotions, de rencontres… Et certaines valeurs comme la persévérance s’appliquent très bien à l’entrepreneuriat. C’est une super bonne école. » Mais c’est aussi une « bulle », relativement restreinte. En 2012, alors que son club vient de déposer le bilan, Quentin saisit l’opportunité d’un séjour d’un an à Coventry, au Royaume-Uni, pour y valider une Licence en management. L’année suivante, il part travailler plusieurs mois en Australie. Une parenthèse à l’étranger salvatrice. « Partir m’a ouvert l’esprit, mis en difficulté et permis d’apprendre une langue… Il n’y a que du bon à voyager. Et si tu t’en sors à 25 heures de vol de chez toi, tu gagnes forcément en confiance. »
2014, retour en France. Il emménage à Paris, repart de zéro, avant d’atterrir -par hasard- au service communication d’un théâtre. Ce mordu de cinéma, fan de Kubrick et Scorsese, y découvre le monde culturel et rencontre celui qui devient son associé, avec qui il fonde une société de communication digitale. Courant 2018, le courant ne passe plus, Quentin préfère prendre son envol.
Ainsi naquit qonnect. Toujours dans la com’ donc, mais avec ses idées à lui, son identité. Ce nouveau départ s’est traduit par un déménagement à… Poitiers, d’où sa compagne est originaire. Une ville que Quentin a très vite appris à apprécier. « Je m’y suis tout de suite senti à l’aise. J’ai passé beaucoup de temps sur les réseaux sociaux pour voir ce qu’il s’y faisait et j’y ai vu beaucoup d’opportunités. » Mai 2019, le jeune entrepreneur commence à « (se) fondre dans le décor », multiplie les rencontres et se met à organiser des événements gratuits « pour (se) faire connaître ». Des courses à pied et des sorties en vélo en partenariat avec des commerces locaux (CANON, Sweet Time & Company, la Poit’à Vélo…) un « ciné-qlub » au CGR Castille… Puis le confinement s’est imposé.
Confinement créatif et convivial
Pour garder le lien avec cette communauté naissante et aussi la développer, Quentin a redoublé de créativité. Sur son Instagram, il a animé pendant trente jours des émissions thématiques autour du confinement puis a lancé sur Facebook, avec l’appui de la startup Nodis, un concours de commentaires sportifs qui fait fureur… Un peu de convivialité sur ses réseaux pas toujours très sociaux ! « Les retours sont très enthousiastes, se réjouit-il. Plus j’avance, moins j’ai envie de faire des choses seul. La vie entrepreneuriale évolue aussi. Mon slogan, c’est : « Se connecter ou se reconnecter les uns aux autres. » Et j’ai l’impression que les gens ont envie de ça aujourd’hui. »
Avec le recul, Quentin estime que le digital a tiré profit de cette pause confinée. « Je pense que les réseaux sociaux ont été utilisés à bon escient, avec beaucoup de choses positives, de communautés engagées qui ont émergé. » Déjà accoutumée au télétravail, son activité professionnelle en est aussi sortie grandie. « Il m’a fallu convaincre tous mes clients de la force du digital, avec une communauté plus présente que d’habitude. C’était intéressant, avec plus d’humain, de visio… Mes clients se sentent accompagnés alors que la période est compliquée. Je pense que je me sens plus proche d’eux. » Celui qui assure depuis peu un service de sensibilisation aux réseaux sociaux a encore plein de projets en tête. Pour les connaître, un seul mot d’ordre : stay tuned !(*)
(*) « Restez connectés » en anglais.
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