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Réouverture des écoles : « au cas par cas »
Catégories : Education, Politique Date : mardi 05 mai 2020La préfète de la Vienne Chantal Castelnot répond aux maires qui ne souhaitent pas rouvrir leur école à partir de la semaine prochaine. La représentante de l'Etat prône le dialogue et la souplesse.
Le maire de Vouneuil-sur-Vienne a indiqué aux habitants qu’il ne rouvrirait pas l’école de la commune avant le 2 juin. D’autres élus expriment leurs doutes sur la faisabilité dès le 12 mai. Que leur dites-vous ?
« Le cas de Vouneuil-sur-Vienne(1), je l’ai su par hasard. Le Dasen est aux manettes sur cette affaire. Ce qui est fortement conseillé, c’est de discuter avec les maires. Le Service départemental d’incendie et de secours de la Vienne (Sdis 86) a proposé son aide aux maires inquiets de l’application du protocole sanitaire. Les pompiers, ce sont les professionnels des normes d’une certaine manière ! On fait du cas par cas, école par école, en fonction de la disponibilité des personnels communaux, des locaux... »
Allez-vous obliger les maires récalcitrants à ouvrir leur école ?
« Je ne compte pas les contraindre à ce stade, plutôt les persuader. A ce jour, on ne m’a remonté que trois cas. Si le protocole sanitaire peut être respecté, il n’y a pas de raison de maintenir cette position. Il faut faire preuve de beaucoup de bon sens et de pragmatisme. J’ai conscience que dans beaucoup d’écoles, il faudra que les élèves tournent d’une semaine sur l’autre. Cela, nous ne pouvons le déterminer qu’à partir du recensement du nombre d’élèves à accueillir. C’est en cours. Je le dis clairement aux maires : toutes les formules sont possibles à condition de respecter les règles sanitaires. Les services sont prêts à les aider à réussir cette rentrée, même si cela prend un peu plus de temps (que la date de reprise du 12 mai, ndlr). »
« Pas les contraindre, les persuader »
Certains maires craignent que leur responsabilité soit engagée en cas de poursuite judiciaire liée à un cas de Covid-19. Que l’Etat peut-il leur garantir ?
« A partir du moment où ils auront respecté le protocole sanitaire, il n’y a aucune raison que quelqu’un puisse gagner devant un tribunal sur ce sujet. Mais je comprends leurs craintes, nous sommes dans une société où nous judiciarisons de plus en plus de choses (2). »
(1) Seuls les enfants de soignants, d’enseignants et d’agents des forces de l’ordre seront accueillis.
(2) Le Sénat a adopté lundi soir un dispositif indiquant que « nul ne peut voir sa responsabilité pénale engagée » pour des contaminations par le coronavirus, sauf en cas d'intention délibérée, imprudence ou négligence, en marge de l’examen en première lecture du projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 24 juillet. Ce qui ne signifie pas, loin de là, que l’initiative sera reprise dans le texte définitif. Le gouvernement indique que le droit actuel prévoit déjà de limiter la responsabilité pénale des acteurs publics.
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