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Le permis de construire de l’Institut international de gastronomie Joël Robuchon est déposé depuis vendredi dernier. L’occasion de revenir sur les plans de cette école qui prendra place dans la Maison-Dieu de Montmorillon.
C’est le genre de projet pour lequel il faut savoir s’armer de patience. Un peu plus d’an après l’annonce officielle de la création, par Joël Robuchon, d’un Institut international de gastronomie à Montmorillon, la demande de permis de construire vient d’être déposée. C’était vendredi dernier à la préfecture de la Vienne. Pour l’occasion, l’investisseur principal, le Chinois Zhong Wu, et le sénateur Jean-Pierre Raffarin, instigateur du projet, avaient fait le déplacement. Entre les deux actes, l’architecte a été remplacé. Pierre-Yves Rochon a cédé sa place à Thil Noiriel, installée à Versailles, et au cabinet parisien de Pascale Le Corre. Pour le reste, l’idée est la même : « créer une école de cuisine enracinée au rayonne- ment mondial », comme la décrit l’ex-Premier ministre. Un institut capable d’accueillir plus de mille étudiants, employant cent dix personnes. Le tout pour un mon- tant de 65M€.(*)
Salle d'honneur sous la terrasse
Les nouveaux architectes ont apporté quelques nuances à la maquette. Premier point fort, sous la terrasse principale est prévu un ensemble de 6 000m2 pour de grands espacesde réception et les cuisines. Une verrière couvrira l’une des cours intérieures pour intégrer une salle de séminaire de 900m2. Exit « l’octogone du vin », trop compliqué à aménager. En revanche, près de la chapelle Saint-Laurent, transformée en restaurant gastronomique d’une vingtaine de couverts, ouvrira une boulangerie-pâtisserie. « Le public pourra voir le travail des boulangers à travers une vitrine transparente donnant sur la place », précise Pascale Le Corre.
A quelques mètres de là, une boutique proposera aussi le meilleur des produits régionaux, tandis qu’un hôtel de luxe offrira quinze suites de 50 à 70m2. Du rêve à la réalité, il faudra compter au moins deux ans. L’équipe Robuchon espérait démarrer les travaux en septembre dernier. Finalement, six mois au minimum seront nécessaires pour l’instruction du permis de construire. Les fouilles commanditées par la Direction des affaires culturelles devraient repousser le premier coup de pioche. Comme le trans- fert des cendres de l’abbé de Moussac, conservées depuis 1860 dans le chœur de la chapelle. Ce qui a inspiré Jean-Pierre Raffarin : « On est face à un paradoxe, le patrimoine historique a retenu l’attention des porteurs du projet, mais il ne faut pas que les fouilles bloquent ce dossier alors qu’il n’y en a pas d’autres... » Comprendra qui veut. En tout cas, la préfète souligne que « les services de l’Etat travaillent de manière dynamique sur le sujet ».
(*)L’école de Lausanne a intégré le projet pédagogique.
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