Aujourd'hui
Marjane Satrapi (Persepolis) s’essaye au biopic, à sa manière, en adaptant un roman graphique consacré à la vie de Marie Curie. Le propos est intéressant, mais malheureusement plombé par des effets de mise en scène hors-sujet.
Radioactive s’ouvre sur l’hospitalisation de Marie Curie, à l’été 1934. Sur son brancard, la chimiste se remémore son parcours, les difficultés à mener ses recherches, sa rencontre avec Pierre, son futur époux… Toute une vie qui (dé)file devant la caméra agitée de la réalisatrice Marjane Satrapi, d’après un roman graphique de Lauren Redniss.
Naturellement, le film s’attarde sur le profil brillant de la physicienne -première femme à avoir reçu un Prix Nobel- et sur sa force de caractère, qui lui ont permis de s’imposer à l’égal de ses pairs masculins, à une époque pourtant peu propice à la parité. Il aborde aussi les conséquences de ses travaux sur la physique nucléaire, de leur impact sur son couple, sur sa santé, mais aussi à travers le monde en invoquant Hiroshima, les essais dans le Nevada, Tchernobyl… Seulement, cette mise en perspective est mal amenée et fait plus sortir du récit qu’elle n’émeut. Si la volonté de Marjane Satrapi était de casser les codes du biopic (en premier lieu, sa linéarité), force est de constater que ses effets de mise en scène -très visuels- se révèlent superflus.
Son long-métrage vaut davantage pour ce qu’il dit de la relation certes romancée qui liait Marie Curie à Pierre, son mari. Avant de s’aimer, ils se respectent, traitent d’égale à égal, sans le moindre rapport de domination. Et y voient l’opportunité de tirer le meilleur d’eux-mêmes (en attestent leurs découvertes scientifiques). Ils découvrent finalement la formule toute simple d’une alchimie.
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