Hier
Pour la troisième année consécutive, l’Ultra-Challenge des Escaliers des Dunes devait revenir samedi et dimanche. Juliette Martin, l’une des organisatrices et participantes, était prête à aller au bout d’elle-même. Ce n’est que partie remise !
Juliette Martin avait hâte, hâte de monter, descendre, monter, descendre, monter encore, jusqu’à n’en plus pouvoir, les 271 marches de l’Ultra-Challenge des Escaliers des Dunes, à Poitiers. « L’ECED », abrège l’étudiante en licence 3 d’écologie.
En tant que secrétaire de l’association Poitiers Runiversity – course à pied à dominante trail-, elle est avec Justine Gay et Camille Gabiller au coeur de l’organisation de ce rendez-vous initié par Clément Boinot en 2018. Depuis l’ultra-trailer poitevin s’est envolé vers la Polynésie mais l’esprit de cette épreuve sportive à nulle autre pareille est resté. Ni dossards ni chronomètre, juste des marches à n’en plus finir... Avec le choix d’un départ à 23h ou à 8h pour parcourir, dans l’idéal, les 10 000 m de dénivelé d’un ultra-trail, soit 244 allers-retours dans les escaliers des Dunes. « Le record est détenu par Julien Hipeau, qui a fait l’an dernier 171 allers-retours en 13 heures. »
Pour avoir expérimenté, en nocturne, ce parcours ultra-répétitif, Juliette le reconnaît volontiers, « au bout d’un moment, le silence s’installe et la monotonie aussi. La vue sur Poitiers illuminé, en haut des escaliers, est magnifique. Mais la nuit, le temps ne passe pas, on ne voit pas le soleil qui tourne, il n’y a pas les bruits de la circulation... » Reste que « lorsque l’on s’arrête, on a la satisfaction d’être allée jusqu’au bout de soi ! »
« Plus le temps passe, plus c’est compliqué »
Lors de la première édition, la jeune femme, multisports mais « tombée en amour pour la course à pied », avait relevé le défi en relais (maximum dix personnes). Lors de la deuxième édition l’an dernier, qui a rassemblé une cinquantaine de téméraires, elle s’est élancée en solo, portée par l’ambiance : 100 allers-retours en 9 heures, soit 28km avec 4 100m de dénivelé. « Je me suis arrêtée à 8h du matin, il faisait à peine jour. Cette année j’aimerais arriver à 122, la moitié. Mais ça rajoute quand même trois heures ! Au début, on monte les escaliers en 5-10 minutes, puis en un quart d’heure... Plus le temps passe, plus c’est compliqué. Le corps bouge mais au niveau mental... L’an dernier, des copines m’avaient préparé une playlist, avec des enregistrements où elles me racontaient des anecdotes, sourit la jeune coureuse. J’ai aussi reçu des appels, comme ma mère à 2h du matin ! »
Le jour J, Juliette prévoit d’arriver simplement avec ses baskets et son indéfectible motivation, sans déroger à sa « routine de courses et d’entraînements annexes. » Soit, en temps normal, « trois-quatre entraînements de course à pied et deux de renforcement musculaire par semaine ». Car « je sais déjà que ce qui va m’arrêter, c’est le mental. »
Pour elle comme pour les autres, tous les soutiens seront donc les bienvenus. Alors avis à tous les insomniaques...
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