Aujourd'hui
Pour ne pas que la crise sanitaire se transforme en crise économique, le Chef de l’Etat a annoncé des mesures exceptionnelles. Une cellule de veille a été mise en place dans la Vienne, sollicitée par une centaine d’entreprises.
A combien de dépôts de bilan faut-il s’attendre dans les prochaines semaines ? La question vaut son pesant d’or au regard des difficultés qu’un nombre incalculable d’entreprises éprouvent déjà. Restauration, commerce, tourisme, services... Aucun secteur ne devrait, hélas, être épargné par le Covid-19. Face à un tel chaos, l’Etat a dévoilé une batterie de mesures sans précédent. A commencer par le report, jusqu’à trois mois et sans pénalités, des échéances sociales et fiscales (TVA, cotisations salariales et patronales, impôts directs...), l’obtention d’un plan d’étalement des créances ou d’un crédit pour renforcer la trésorerie avec une garantie assurée par la Banque publique d’investissement, la suspension de la taxe foncière... S’agissant des mesures de chômage partiel, la Direccte a assuré aux entreprises qu’elle validerait les demandes de prise en charge « en 48 heures », dixit Claude Lafond, président de la Chambre de commerce et d’industrie. D’une manière générale, la préfecture de la Vienne a mis en place une cellule de veille économique dès le 27 février pour recueillir les doléances des dirigeants. En fin de semaine dernière, 24 l’avaient déjà saisie et une cinquantaine s’étaient renseignés pour connaître les mesures à disposition. Un seul contact : pref-appui-economie@vienne.gouv.fr. Parallèlement, l’UIMM et le Medef ont mis en place la plateforme soutien.biz. « Il est certain que la situation actuelle relève du jamais-vu », concède Mikaël Hugonnet, président de l’Ordre des experts-comptables de la région Poitou-Charentes Vendée. « En 2008, les effets de la récession étaient prévisibles. Ici, la crise économique découle d’une crise sanitaire due à un coronavirus mortel dont nous ne pouvons pas imaginer l’issue à ce jour. »
Le professionnel estime que d’autres secteurs d’activité commencent à souffrir, « notamment ceux de l’industrie et de la construction » à cause de problèmes d’approvisionnement. Avec la fermeture des établissements scolaires, il y a fort à parier que des milliers de salariés bénéficieront du télétravail ou de mesures de chômage partiel. L’indemnisation par l’Etat devrait pouvoir soulager les entreprises, « préserver leur trésorerie et éviter des cessations d’activité ».
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