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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Ils n’en disconviennent pas : «L’aéroport est un élément capital de notre développement économique.» Autour de la table du consensus, représentants de la Cap, du Conseil général et de la Chambre de commerce et d’industrie ont le verbe déterminé. Dans le conflit qui l’oppose depuis plusieurs semaines à la compagnie Ryanair, le syndicat mixte fait, dans un premier temps, profil bas. «Nous avons commis des erreurs collectives, en laissant pourrir une situation de monopole», lâche ainsi Alain Claeys. Mais le président de la Cap mobilise aussitôt ses troupes pour une contre-attaque «indispensable à la survie de l’aéroport.»
En 2009, le budget initial du syndicat avait prévu un montant de contributions marketing de 1,1M€ à Ryanair, comprenant, outre les lignes traditionnelles à destination de Londres, Birmingham et Edimbourg, une supplémentaire en direction de Porto. La réponse de la compagnie aérienne ne s’est pas fait attendre. Après une contre-proposition de 1,77 M€, elle s’est alignée sur le budget primitif de 1,1M€, mais en supprimant carrément la ligne en direction de Birmingham, un vol estival sur la ligne Poitiers-Londres et un autre sur les trois demandés pour une nouvelle ligne Poitiers-Barcelone . «Ryanair nous demande un effort financier en hausse de 41,5%, nous ne pouvons le supporter», rougit Alain Claeys.
Nouvel appel à la concurrence
Face à ces exigences financières, le syndicat a donc choisi de relever le gant. Tout en continuant à négocier avec Ryanair, il s’apprête à relancer ses appels d’offre à la concurrence. En outre, son budget 2010 dédié à l’aéroport étant reconduit à l’identique, il lance un moratoire sur son financement. Et en appelle à l’arbitrage européen sur la nature de ses contributions. «Les textes, poursuit Alain Claeys, admettent que les aides au démarrage des lignes sont possibles, sous réserve qu’elles soient d’une durée maximale de trois ans et dégressives. Or, Ryanair perçoit non seulement des contributions de notre part depuis 2004, mais en plus, elles sont loin de s’avérer dégressives.»
Pour lutter à armes égales contre un poids lourd de l’industrie aéronautique et lui offrir une réponse globale, le syndicat mixte a enfin décidé de rallier à sa cause l’ensemble des collectivités de Poitou-Charentes. Les présidents des communautés d’agglomération de Niort, La Rochelle et Angoulême ont déjà donné leur accord. «Nous espérons désormais que les quatre conseils généraux nous rejoindront», prophétise le député-maire de Poitiers.
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