Châtellerault prépare le déconfinement activement

Commande de masques, réouverture des marchés, redémarrage progressif des chantiers... Jean-Pierre Abelin, maire de Châtellerault et président de l’agglo, annonce les mesures à venir dans la sous-préfecture de la Vienne. Sans cacher son inquiétude sur le front économique.

Sur le pont dès le premier jour du confinement, le 17 mars, le maire de Châtellerault et président de Grand Châtellerault Jean-Pierre Abelin se projette désormais sur la sortie de la crise sanitaire. A commencer par la fourniture de masques en tissu à la population. La Ville a commandé 25 000 exemplaires à Essity, un groupe mondial dont l’unité châtelleraudaise fabrique des bas, collants et chaussettes de contention. « J’aimerais que nous raisonnions à l’échelle de Grand Châtellerault sur ce sujet, indique-t-il. Le Département va en commander aussi, l’Association des maires de la Vienne peut permettre la coordination. » Au-delà des masques, Châtellerault se fournit en gel hydroalcoolique, en thermomètres et en plexiglass pour sécuriser un maximum de lieux publics, dans l’optique du déconfinement, le 11 mai.

Avant cette date, les marchés d’Ozon (29 avril), de Châteauneuf et des Halles (2 mai) auront rouvert. Une réflexion est en cours pour le maintien d’un drive fermier le vendredi. En deux semaines, les producteurs ont engrangé 1 122 commandes. Du côté des déchetteries, elles rouvriront toutes (hormis Dangé-Saint-Romain) le 11 mai, sous conditions. Un système de rotation des véhicules : les plaques paires une semaine, les impaires l’autre semaine. Le tout pour ne pas engorger des équipements à l’arrêt pendant deux mois.

Une lettre à Bruno Le Maire

Focalisé sur la crise sanitaire, Jean-Pierre Abelin craint aussi la crise économique qui va suivre. Certes, des mesures spécifiques sont prises (exonération des droits de terrasses pour les restaurants et cafés, gel du loyer pendant trois mois pour les locataires de bâtiment appartenant à l’agglo, abondement du fonds de solidarité régional à hauteur de 170 000€), mais l’arrêt a été tellement brutal qu’il devrait provoquer des cessations d’activité. L’élu a ainsi écrit à Bruno Le Maire il y a une dizaine de jours pour que le ministre de l’Economie « prenne en compte la spécificité du tissu industriel châtelleraudais » et aide les entreprises à réfléchir à « une réorientation de leurs activités ». La deuxième missive a été adressée à la Fédération bancaire française. « Il faut que les établissements regardent de plus près les projets, dire non à tous ne va pas améliorer les choses ! »

S’il y a un domaine où le redémarrage est imminent, c’est le bâtiment. Une quarantaine de chantiers devraient redémarrer progressivement, « dans le respect des normes de sécurité ». Une bouffée d’oxygène pour de nombreuses entreprises du BTP en difficulté.