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Conseils d'experts pour rester en forme, chapitre III
Catégories : Société, Santé, Covid-19, CHU Date : lundi 20 avril 2020Chaque semaine, la Chaire sport et santé de l’université de Poitiers nous aide à faire le tri entre bonnes et mauvaises pratiques pour limiter les effets de la sédentarité. Un webinaire permet aux internautes, tous les mercredis de 11h à 12h, de poser leurs questions à des spécialistes. Morceaux choisis du troisième rendez-vous dédié au confinement pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.
En période de confinement, quels enjeux pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie ?
Marc Paccalin, chef du pôle gériatrie au CHU de Poitiers : « Le confinement a des conséquences psychologiques et physiques. On observe une tristesse des seniors pour qui le confinement va se poursuivre au-delà du 11 mai, qu’ils soient à domicile, à l’hôpital ou en structure. Il faut aussi prendre en compte l’anxiété liée à l’actualité, au fait que les soignants sont masqués ce qui rend des visages moins familiers, mais aussi à la baisse des échanges. Je tiens à rappeler que l’attestation permet de rendre visite aux plus vulnérables. »
Comment faire le tri entre les supports vidéo ?
Thierry Weissland, enseignant chercheur au laboratoire des Adaptations physiologiques et réadaptation aux efforts, à Bordeaux, et référent paracyclisme à la Fédération française handisport : « Beaucoup de solutions circulent. Si l’on s’en tient aux canaux officiels, la Fédération française handisport propose en accès libre une mallette pédagogique qui aborde les problématiques d’équilibre, de coordination, de souffle… Il y a également différents livrets réalisés par le ministère Jeunesse et Sports, celui de l’Insep (ndlr, Institut national du sport de l’expertise et de la performance) qui comprend un onglet spécifique pour les personnes en situation de handicap. France Paralympique diffuse également des tutos. »
Quel soutien aux proches et/ou aidants ?
Valentin Barbade, enseignant APA (Activité physique adaptée) et responsable d’antenne ReSanté-Vous dans les Deux-Sèvres : « Afin d’accompagner les proches et aidants, ReSanté-Vous a édité deux documents, de réveil musculaire et de renforcement musculaire, et va mettre en ligne le 16 avril (ndlr, jeudi dernier) une vidéo de 30 minutes pour accompagner une activité physique entre deux personnes, séance pour laquelle Re-Santé-Vous peut assurer une supervision deux à trois fois par semaine. »
Marion Albouy-Llaty, maître de conférence universitaire, praticienne hospitalière au CHU de Poitiers et référente en éducation thérapeutique à la Villa Santé : « A la Villa Santé, nous proposons des capsules vidéo de quatre minutes qui évoquent par exemple comment faire de la gymnastique douce avec du matériel basique, que l’on trouve à la maison. Nous avons virtualisé nos activités avec notamment des visio-ateliers (sur inscription) pour mieux vivre le confinement et, je dirais, mieux vivre tout court, à retrouver sur vielasante@chu-poitiers.fr. »
Quelles solutions face aux inégalités liées à la fracture numérique ?
Marion Albouy-Llaty : « La Villa Santé a mis en place un système de phoning en direction des patients inscrits dans nos programmes thérapeutiques, afin d’identifier s’ils ont des difficultés d’accès aux soins, s’ils ne sont pas isolés, mais aussi s’ils n’ont pas de problèmes de stocks de traitement ou s’ils n’ont pas recours à l’automédication. Cela fait longtemps que j’appelle de mes vœux au développement de la web-éducation pour lutter contre les inégalités territoriales, sous la forme de téléconsultations, de séances éducatives individuelles, ou sous la forme de visio-conférences avec un groupe de patients. La situation actuelle va peut être accélérer les chose pour diminuer la fracture numérique. »
Quelles préconisations relatives aux maladies associées au vieillissement : Alzheimer, Parkinson, démence vasculaire… ?
Marc Paccalin : « Si je n’en avais qu’une à formuler, ce serait de ne pas laisser tomber son suivi médical. Depuis plusieurs semaines, les Français restent confinés, y compris au détriment de leur suivi médical, lequel est aussi un moyen de parler et de se sentir aider. Il faut garder le lien médical. »
S’il ne devait y avoir qu’une seule recommandation ?
Marion Albouy-Llaty : « Le lien social est l’un des fondamentaux de la santé. Il fait partie des quatre piliers de la qualité de vie avec la santé, la sécurité et la vie intérieure pour mettre en œuvre un phénomène de résilience. »
Valentin Barbade : « Il est important de créer des espaces pour répondre aux besoins de déambulation des personnes et d’utiliser les outils numériques, si la structure en est équipée. »
Marc Paccalin : « Il nous faut éprouver toutes les solutions. Il n’y a pas de fatalisme, il ne faut pas baisser les bras. »
Thierry Weissland : « Si j’avais une seule recommandation à faire, ce serait de faire attention à la nutrition pour éviter l’aggravation des troubles que peut provoquer une hausse du volume corporel. »
Webinaire, tous les mercredis, de 11h à 12h. Retrouvez le lien pour y accéder sur la page Fracebook de la Chaire sport et santé. Prochain thème abordé le 15 avril : mieux vivre le confinement pour les enfants et les ados.
Plus d’infos sur http://chairesportsante.univ-poitiers.fr/erdvsportsante-n3-3/
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