A Poitiers, la vague de nouveaux bénévoles

Ils sont étudiants, militaires, jeunes actifs ou retraités... En cette période de confinement, bon nombre de Poitevins ont décidé de donner de leur temps au profit d'associations. Dans un but commun : se rendre utiles face à la crise sanitaire.

Un élan de solidarité spontané. Dès les premiers jours suivant l'annonce du confinement, la cellule Info virus de la Ville de Poitiers a été surprise par le nombre de Poitevins qui se sont manifestés pour donner un coup de main dans cette période de crise sanitaire. Parmi ces bonnes volontés, Jonathan, 29 ans, a voulu profiter de la suspension de son activité de coiffeur à domicile pour se « rendre utile ». Trois matinées par semaine, il accueille les bénéficiaire du Secours catholique à la halte de répit, installée depuis le 30 mars au gymnase des Ecossais. Avec masque et gestes barrières de rigueur. « La première heure, je me suis d'abord demandé dans quoi j'allais. Puis j'ai appris à me mettre à la place des sans domicile fixe. Ils s'intéressent autant à notre vie que nous à la leur. C'est très fraternel, même entre bénévoles, comme si l'on se connaissait tous depuis des années. C'est une bonne expérience. » Plus ponctuellement, Jonathan aide également à livrer des denrées alimentaires aux bénéficiaires isolés du CIF-SP et des Restos du cœur.

Les associations caritatives reçoivent aussi directement de nombreuses propositions. « Une dizaine d'appels par semaine, souligne Nicolas Xuereb, le responsable du Secours populaire à Poitiers. Je suis même obligé d'en refuser, car nous serions alors trop nombreux pour l'aide que nous avons à fournir. Mais c'est une très bonne chose ! On redirige les volontaires vers les autres associations. » Depuis le 19 mars, le Secours populaire s'adapte et reçoit l'aide de nombreux jeunes, notamment en service civique, lesquels assurent la livraison de courses auprès des bénéficiaires. Ils remplacent temporairement des bénévoles plus âgés, contraints de rester confinés pour ne pas s'exposer à une potentielle contamination au Covid-19.

Les étudiants mobilisés

Parfois confinés loin de leur famille, les étudiants se mobilisent sur leur lieu d'études. Parce que son stage infirmier en médecine gériatrique a été annulé, Apolline s'est ainsi portée volontaire auprès de la Banque alimentaire de la Vienne. Sa toute première expérience de bénévolat. «Jusque-là, je ne réussissais pas à m'organiser avec les études. » Deux à trois demi-journées par semaine, la jeune femme aide à préparer et charger des vivres qui sont distribuées, chaque mercredi, aux associations solidaires (La Croix-Rouge, Emmaüs, la Société Saint-Vincent-de-Paul, L'Eveil...) « Une expérience supplémentaire, très différente de mes études. Et l'occasion de me rendre utile », souligne Apolline.

Comme elle, Kamea a vu son stage de fin d'année annulé. Avec ses deux colocataires, l'étudiante en Master 2 de psychologie a alors contacté plusieurs associations pour proposer leurs services. Le Secours populaire a été le premier à leur répondre. « Ils nous ont proposé plusieurs missions, nous avons pu choisir selon nos affinités. » Comme Jonathan, elle assure l'accueil à la halte de répit du Secours catholique. Par le passé, la jeune femme de 25 ans a effectué plusieurs actions caritatives, notamment au CIF-SP. Mais ses études l'avaient contrainte à stopper son engagement bénévole. « Dès que je finirai mes études, je reprendrai. Il y a une personne âgée avec laquelle j'ai créé un lien assez fort. J'aime le bénévolat pour son côté convivial, il n'y a pas de barrières. » Mais difficile de dire aujourd'hui si ces nouvelles forces vives s'inscriront dans la durée, une fois le confinement levé. « Si mon travail me le permet, oui, je pense continuer », répond Jonathan.


Contacts : Secours populaire de la Vienne au 05 49 47 85 92, Banque alimentaire de la Vienne au 05 49 55 33 22, délégation du Poitou du Secours catholique au 05 49 41 62 35, Les Restos du coeur de la Vienne au 05 49 88 11 11, CIF-SP au 05 49 37 07 78.

DR - Facebook/Secours populaire de Vienne