
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
C’est une nouveauté depuis le 1er avril. Toutes les femmes qui se sentent menacées par leur conjoint peuvent désormais envoyer un SMS au 114 (*). Plus discret qu’un appel, le SMS vise à prévenir les forces de l’ordre. Car à l’heure où le confinement est la règle absolue, crise sanitaire oblige, les violences intra-familiales restent une priorité des pouvoirs publics. Marlène Schiappa l’a rappelé sur tous les tons la semaine dernière, indiquant que le nombre de signalements avait bondi de 32% en France au cours de la deuxième semaine de confinement. Ce qui vaut pour l’Ile-de-France et les grandes métropoles ne vaut pas pour la Vienne. En zone police comme en zone gendarmerie, les appels n’affluent pas massivement.
« Souvent sur fond d’alcoolisation »
« On a eu quelques situations, dont deux complexes qui sont en train de se régler avec le Parquet et la gendarmerie, mais pas de hausse dans les proportions annoncées à l’échelle nationale, indique Annick Bouchaud, présidente du Centre d’information sur le droit des femmes de la Vienne. Après, des femmes appellent toujours, mais davantage pour obtenir des informations sur leurs droits, la garde des enfants... » Chargée de prévention à la Ville de Poitiers, Angélique Rodriguez évoque « trois situations dans des familles jusque-là inconnues, souvent sur fond d’alcoolisation et de « pétages de plomb ponctuels ». » Dans les trois cas, des solutions « ont été trouvées avec la famille, les amis et le 115 ».
« On reste très vigilants, embraie Annick Bouchaud, surtout si le confinement est amené à se prolonger. L’équipe (quatre salariés, ndlr) est vraiment mobilisée pour répondre à toutes les femmes. » Si le signalement auprès des pharmacies est ici perçu comme « une bonne idée », le CIDFF est plus circonspect sur l’ouverture de « points d’accompagnement éphémères » dans les galeries marchandes. « On compte aussi sur les amis, de la famille ou des voisins ! » S’agissant de la protection des prostituées, elles aussi en situation de vulnérabilité, sept ont bénéficié de deux logements prêtés par Audacia et deux sont hébergées à l’auberge de jeunesse de Poitiers. D’autres ont pu trouver refuge chez des particuliers, notamment grâce aux Ami-e-s des femmes de la Libération. « Nous avons réalisé des maraudes avec Aides pour les mettre à l’abri », conclut Françoise Briol, ancienne présidente du CIDFF.
(*) Jusque-là, ce numéro était réservé aux sourds et malentendants. En pratique, chaque signalement transmis par SMS (24h/24, 7j/7) sera redirigé vers le service d’urgence le plus proche de la victime, le Samu, la police, la gendarmerie ou encore les pompiers.
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Quiconque a la chance de posséder un extérieur se languit du retour des beaux jours et de la possibilité de nouveau offerte de vivre à l’air libre. Plus que jamais, le jardin est une valeur refuge.
Aujourd'hui
Qu’elle soit considérée comme le prolongement de la maison, ou utilisée telle une oasis de fraîcheur, comme un havre de réconfort niché au milieu du jardin, la pergola conquiert de plus en plus de cœurs sensibles au confort et à l’esthétique, au fonctionnel et au durable. Au sommet des préférences, la version « bioclimatique » n’en finit plus de séduire.