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Ils produisent des visières avec leur imprimante 3D
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : dimanche 12 avril 2020Une centaine d'habitants de la Vienne se sont réunis grâce aux réseaux sociaux pour fabriquer des visières-boucliers avec leur imprimante 3D personnelle. Ils répondent ainsi à un besoin exprimé par des professionnels de santé et pas que.
La solidarité n'a pas de limite en période de crise sanitaire. Après la confection de masques chirurgicaux en tissu, d'autres habitants de la Vienne se sont mis à fabriquer des visières en plastique. Jean-Luc Boutin, retraité installé à Mignaloux-Beauvoir, a lancé le groupe Facebook Shields-visière solidaire – Covid-19 - Vienne pour réunir tous les propriétaires d'une imprimante 3D : « Je suis l'actualité et j'ai vu que cela se faisait déjà en Italie et dans d'autres régions françaises, alors j'ai voulu essayer ici parce que je sais qu'il y a aussi des besoins. » Le modèle de serre-tête vient d'un autre groupe français. Il ne restait plus qu'à adapter une reliure transparente rigide et le tour était joué !
"Geste citoyen"
Le succès a été immédiat. Cinq jours après le lancement de l'opération, une centaine de « makers » ont rejoint le groupe. Des particuliers qui possèdent chez eux une imprimante 3D vendue à partir de 200€ dans les commerces généralistes. Une poignée d'entreprises, dont le Futuroscope, ont également mis leur équipement à disposition. « Tout cela dans le but d'effectuer un geste citoyen totalement gratuit », souligne Jean-Luc Boutin.
Depuis lundi, les demandes affluent. Des maisons de retraite surtout, mais aussi d'ambulanciers, de cabinets d'infirmières, de petites épiceries du Sud-Vienne... Même le CHU de Poitiers vient d'en commander 2 000. « Nous avions des masques mais pas de lunettes de protection, raconte Céline Bigeot, directrice de l'Ehpad La Brunetterie à Sèvres-Anxaumont et des Châtaigniers à Chauvigny. J'ai commencé par acheter une cinquantaine de visières la semaine dernière pour les personnels qui effectuent des soins rapprochés ou aident à la prise de repas. Avec une trentaine de visières supplémentaires, je vais pouvoir équiper une plus grande partie des agents qui le souhaitent, c'est rassurant pour tout le monde. »
Appel aux dons
Les « makers » du 86 ont déjà livré près de 400 visières. Certains n'hésitent pas à se réveiller toutes les trois heures la nuit pour relancer une production... Le problème pourrait maintenant venir du manque de filament PLA utilisé pour imprimer les serre-têtes. L'appel est lancé ! Après s'être proposé de livrer les commandes de visières, le Collectif de la Mélusine, tiers-lieu de Lusignan, vient également de créer une cagnotte en ligne pour financer des bobines de fil. Une initiative en appelle souvent une autre... Aujourd'hui, plus d'une centaine de groupes semblables mobilisent des volontaires partout en France et en Belgique où environ 2 500 visières-boucliers ont déjà été livrés.
D'autres initiatives sont directement portées par des industriels comme Secatol à Saint-Benoît, qui a fourni des visières au Samu 86. Lorsque le confinement a été décrété, Eric Fumé a été contraint de fermer son entreprise Perform Industrie, à Châtellerault, et de mettre ses treize salariés au chômage partiel. Spécialisé dans l'aménagement de postes de travail, ce dirigeant a décidé de reconfigurer ses lignes de production pour concevoir des visières-boucliers en grande série. Le prototype qui descend sous le mention et couvre presque les oreilles a été validé par des professionnels de santé. « 2 000 exemplaires ont été commandés en 24h par des médecins, kiné, infirmières mais aussi par des industriels qui veulent redémarrer rapidement leur activité en assurant la protection de leurs salariés », indique Eric Fumé. Ici, les visières sont vendues 20€ HT dans la Vienne et au-delà. « Nous devons répondre à des besoins ponctuels importants. Normalement, tout le monde devrait revenir travailler d'ici la fin de semaine. »
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