1 767 demandes d’activité partielle dans la Vienne

L’Etat déploie une batterie de mesures exceptionnelles pour faire face à la crise économique qui ne manquera pas de s’ajouter à la crise sanitaire. Mais les signaux sont déjà à l’orange dans beaucoup de secteurs... 

Arnault Varanne

Le7.info

La préfète de la Vienne a organisé cet après-midi une conférence téléphonique avec tous les représentants des services de l’Etat liés à l’économie (Finances publiques, Urssaf, Direccte) et les chambres consulaires, aux premières loges des conséquences de la crise sanitaire que traverse la France. Il est évidemment trop tôt pour mesurer son ampleur sur l’activité des entreprises. Mais d’ores et déjà, un grand nombre de secteurs sont à l’arrêt ou quasiment à l’arrêt. « Près de 80% des chefs d’entreprise interrogés nous disent constater une forte baisse de leur chiffre d’affaires et 60% des difficultés de trésorerie », s’inquiète Claude Lafond, président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne. Même inquiétude du côté de la Chambre de métiers et de l’artisanat, où Karine Desroses déplore que « certaines banques ne jouent pas le jeu sur le report des échéances en demandant des frais intercalaires exorbitants ». Dans l’agriculture, là aussi, les problématiques ne sont pas minces. Le président de la Chambre d’agriculture de la Vienne Philippe Tabarin demande ainsi « la réouverture des marchés ouverts » et que la grande distribution « privilégie les produits locaux »

Activité partielle : 21 417 salariés concernés pour l'instant

Pour affronter la crise du Covid-19, l’Etat a mis en place une batterie de mesures exceptionnelles, dont un recours facilité à l’activité partielle. Dans la Vienne, 1 767 entreprises ont demandé un déclenchement du dispositif, ce qui représente 21 417 salariés. A la date d’aujourd’hui, 968 dossiers ont été validés. Agnès Mottet, directrice de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l’emploi, assure que les indemnisations interviendront « dans les dix premiers jours d’avril » pour ce qui concerne l’activité partielle du mois de mars. « Il n’y aura plus de reste à charge pour l’employeur », sachant que les salariés toucheront 84% de leur salaire net. A première vue, les hôtels, restaurants, cafés et sociétés du BTP sont les plus nombreuses à avoir sollicité les services de la Direccte via la plateforme nationale activitepartielle.gouv.fr. 

« Ne laisser personne sur le bord du chemin »

A la Direction départementale des finances publiques (DDFIP), près de 200 entreprises ont sollicité un report des échéances fiscales (4M€), étant entendu que les services des Impôts mettent tout en œuvre pour « régler aux entreprises les factures dues par les collectivités » et instruire les demandes de l’aide exceptionnelle (1 500€ dans un premier temps, 2 000 dans un second temps) promise aux artisans, commerçants et indépendants pour leur permettre de passer le cap. S’agissant de l’Urssaf, quatre entreprises sur 10 (2 800) ont sollicité et obtenu le report des charges sociales dues en théorie au 15 mars. Le même report sera appliqué à tous les acteurs concernés par des échéances au 5 et au 15 avril. 

Sur le front bancaire, l’Etat a mis en place des mesures qui permettent aux dirigeants de demander un report de six mois de leurs prêts bancaires. En parallèle, le gouvernement a annoncé se porter caution à hauteur de 300 milliards d’euros sur les prêts de trésorerie qui permettront aux entreprises de repartir. « L’Etat prendra le risque à 90% », rappelle Patrick Saulnier, directeur de la Banque de France dans la Vienne. Une attestation de la Banque publique d’investissement est nécessaire pour obtenir ce prêt. « La mobilisation collective des acteurs est l’une des clés de la réussite, estime Chantal Castelnot, préfète de la Vienne. Nous ne voulons laisser personne sur le bord du chemin. »

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