Aujourd'hui
Le 14 mars, la France est passée au stade 3 du dispositif de gestion de l'épidémie de Covid-19, avec des mesures de confinement strictes pour la population, afin de limiter les conséquences de la circulation du virus. L'Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine a détaillé ce matin son organisation pour la prise en charge des patients.
Depuis le premier cas de Covid-19 confirmé le 24 janvier à Bordeaux, 207 ont été identifié à ce jour en Nouvelle-Aquitaine, dont 14 dans la Vienne. Alors qu'est constatée une « accélération et une aggravation très forte des cas au national », la région reste relativement en retrait (28 nouveaux cas hier soir, contre un doublement tous les trois jours en France). « Cela nous laisse encore un peu de temps pour faire face à cet emballement », estime l'ARS Nouvelle-Aquitaine, qui a tenu une conférence de presse -suivie à distance- ce matin.
Les autorités entendent continuer à dépister « très largement », sur le territoire régional, les patients qui présenteraient des symptômes et seraient en provenance de zones où la maladie circule (comme l'Italie) et où il y aurait un certain nombre de cas confirmés. « Cette politique a des vertus sur le plan de la santé publique, elle doit permettre de limiter la propagation. » Aussi, l'ARS souhaite augmenter rapidement la capacité de dépistage des CHU de Bordeaux, Poitiers et Limoges. A ce jour, Poitiers peut effectuer jusqu'à 120 tests par jour (160 espérés à terme). Par ailleurs, plusieurs laboratoires privés sont candidats pour participer à cette campagne de dépistage, avec une moyenne de 50 tests par jour et par établissement. « C'est une possibilité en plus. »
Libérer les lits en réanimation
Parmi les changements qu'implique le passage au niveau 3 du dispositif de gestion de l'épidémie, les hôpitaux et cliniques de la région vont devoir déprogrammer les interventions qui ne sont pas urgentes, notamment en chirurgie ambulatoire. L'objectif est bien entendu de libérer les lits en réanimation. 482 sont actuellement disponibles, sur un total de 1 610. L'ARS précise qu'ils pourront être mis à disposition de patients gravement atteints et provenant de régions plus durement touchées par l'épidémie. « Nous avons une réunion aujourd'hui, avec chaque département, pour voir comment mutualiser les moyens et développer la solidarité. »
Afin de désengorger les services de santé, l'ARS veut aussi développer les téléconsultations, un système qu'elle juge « efficace » et « qui sera remboursé par l'assurance maladie ». Elle rappelle que le 15 ne doit être appelé qu'en cas de symptômes respiratoires graves. Pour une toux sèche et/ou de la fièvre, mieux vaut s'en remettre à son médecin traitant. S'agissant de la pénurie de masques, l'agence a décidé de réaffecter son stock de masques dits « périmés » auprès des médecins libéraux (à 60%), des établissements de santé (40%), sociaux et médico-sociaux. « On dit qu'ils sont périmés par exemple pour un élastique distendu, mais ils offrent les mêmes garanties que les autres. »
La Nouvelle-Aquitaine n'est peut-être pas la plus touchée par l'épidémie de Covid-19, mais elle se prépare au pire. « Il y a de fortes chances pour que ce soit l'une des semaines les plus difficiles », convient l'ARS.
À lire aussi ...