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Bon pour la santé et l’environnement, le vélo est l’un des enjeux des prochaines Municipales. La Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) a sorti son deuxième baromètre des villes cyclables. Dans la Vienne, les freins restent nombreux.
Multiplication des pistes cyclables, installation de box sécurisés... En cette année d’élections municipales et de Tour de France, le vélo a fait une entrée fracassante dans les programmes de tous les candidats de Poitiers et Châtellerault. VéloCité86 s’en félicite. « On espère juste que ce n’est pas de l’opportunisme », tempère Gildas Merceron. Ce cycliste convaincu a pris en main depuis quelques semaines la commission « Municipales 2020 ». C’est dire si son association veut peser dans le choix des électeurs. « Avec la répétition des pics de pollution, c’est une question de santé publique et d’écologie », reprend l’intéressé.
Poitiers offre quelques atouts. Selon le dernier baromètre des villes cyclables, publié il y a quelques jours par la Fédération des usagers de la bicyclette, à laquelle adhère VéloCité86, les sondés saluent l’offre de location de vélos et souhaitent qu’elle s’amplifie. Ils mettent aussi en avant les rues à sens unique autorisées aux cyclistes et relèvent le peu d’incidents avec les piétons. Mais avec une note de 2,78 sur 6, beaucoup reste à faire. Les points noirs ? Le Faubourg du Pont-neuf, l’avenue de la gare et la Porte de Paris, qui a pourtant été remodelée en 2015. « Des bandes cyclables s’interrompent sans offrir de solutions aux usagers. Oserions-nous laisser notre enfant aller à l’école à vélo ? La réponse est non », estime Gildas Merceron.
A vrai dire, seuls 5% des communes de France dépassent la moyenne. Châtellerault s’en sort un peu mieux avec une note de 3,13 sur 6. Pour les membres de VéloCité86, le dénivelé et la pluie sont de fausses excuses ! « Il faut changer l’image du vélo. » L’association a édité dix propositions pour un « maillage d’itinéraires rapides et directs », la signalétique, l’intermodalité, ou encore des stationnements sécurisés, à l’image du campus où les aménagements récents ont dopé l’usage du vélo chez les étudiants. A retrouver sur municipales2020. parlons-velo.fr.
Thierry Alquier veut faciliter le stationnement des vélos à travers la création de « box sécurisés ». Le candidat de Poitiers Autrement a l’intention d’aménager la voirie pour « sécuriser la pratique du vélo et réaliser un maillage cohérent et continu du territoire en voies vertes ». Sans oublier de « subventionner l’achat de vélos électriques et développer l’offre CAP Vélo ».
Alain Claeys opte pour « 20km de véloexpress », une piste cyclable à double sens. Il propose aux usagers de revoir l’ensemble des itinéraires pour réduire l’insécurité. Le maire sortant veut aussi plus d’appuis vélo, des parkings sécurisés, notamment dans les résidences gérées par des bail- leurs sociaux. Il souhaite lancer une étude pour des vélos électriques en « semi free floating », où chaque vélo appartiendrait à un habitant investisseur.
Le NPA relie la question du vélo à celle des bus (lire p. 6). « Nous voulons diminuer le nombre de voitures en centre-ville, ce qui facilitera le vélo, indique Alexandre Raguet. Il propose des « voies sécurisées pour le vélo sur chaque voie et des systèmes de rangement le soir, notamment dans les quartiers populaires ».
Poitiers Collectif entend développer « massivement » le réseau de pistes cyclables sécurisées sur Grand Poitiers en réduisant « les 2x2 voies en agglomération au profit de couloirs bus/cyclables ». La liste conduite par Léonore Moncond’huy veut des parkings à vélo (y compris longue durée) dans tous les quartiers et inciter les entreprises à s’équiper à travers des aides financières. Augmenter le parc de vélos, louer des vélos-cargos, équiper les bus de rails à vélo et tester un système de vélo électriques gratuits en libre-service font aussi partie des priorités.
Osons 2020 fourmille de propositions sur le sujet comme « étendre et sécuriser un vrai réseau de pistes cyclables (...) en priorité sur les axes centre-ville-CHU-Université et Poitiers-Futuroscope ; maintenir les voies partagées bus-vélos, développer les espaces de stationnement dédiés ; étendre la politique de location de vélos, en y intégrant des vélos cargos ; créer une agence municipale de location et d’entretien dans chaque quartier ainsi qu’un co- mité d’usagers » ou encore « développer l’installation de racks à l’arrière des bus desservant les communes voisines... »
Anthony Brottier veut lancer « une offre de vélos en libre-service dans tous les quartiers ». Une fois déployée, le réseau de « pistes cyclables sécurisées » reliera les zones d’habitation et d’activités ainsi que les communes limitrophes. Il plaide aussi pour « faciliter le passage d’un mode de transport à un autre »
Kévin Courtois (Rassemblement national) souhaite « encourager les Poitevins à utiliser les transports partagés (co-voiturage, auto-partage) et les pistes cyclables ». Le nombre de kilomètres et les itinéraires seront décidés « après consultation des Poitevins sur cette thématique ».
D’une manière générale, Ludovic Gaillard défend l’idée que « les travailleurs doivent intervenir collective- ment pour décider comment organiser la vie ». Pas d’objectif chiffré sur les pistes cyclables : « Il y a suffisamment d’intelligence collective parmi les femmes et les hommes des quartiers populaires pour organiser la société de façon rationnelle pour le bonheur commun. »
Et à Châtellerault...
Françoise Méry souhaite « revoir profondément le plan de circulation en centre-ville de Châtellerault, en concertation avec les citoyens ». Elle met notamment en cause les « rues étroites à double sens ». Son objectif ? « Apaiser la circulation. » Elle propose de développer et de sécuriser les pistes cyclables, d’accroître le nombre de vélos à assistance électrique et de garages à vélo sur l’agglomération.
En matière de déplacements doux, Marion Latus envisage « d’augmenter le nombre de vélos électriques et de les mettre dans des lieux plus visibles et accessibles ». La candidate RN aimerait « généraliser les bandes cyclables sur l’ensemble de la ville », avant de les matérialiser dans un second temps en véritables pistes.
David Simon met le cœur de ville au centre de ses priorités. Dans ce contexte, le candidat LREM veut lancer une réflexion globale pour en faire « un lieu de balade et de convivialité en intégrant bien entendu la mobilité, y compris piétonne ». Première piste d’action : « une révision totale des sens de circulation pour libérer de l’espace et créer des pistes cyclables ». David Simon plaide enfin pour « une police municipale et de l’environnement à cheval ».
Didier Simonet veut faire de Châtellerault une « ville pilote et expérimentale » à travers le « plan vélo 2026 », autrement dit une démarche « systémique, globale, transversale ». Un référent sera nommé pour le contact avec les usagers. Il plaide pour des circuits entre Châtellerault et les communes environnantes qui desserviront les collèges et lycées ainsi que les lieux d’intermodalité. Le candidat communiste soutient notamment la promotion du vélo électrique auprès des personnes âgées.
Jean-Pierre Abelin veut doubler le réseau de pistes cyclables, estimé aujourd’hui à 27km en ville. Le maire sortant entend également « augmenter de 50% le nombre de vélos électriques et créer de nouvelles stations ».
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