mardi 24 décembre
Andrea Estrada. 34 ans. Péruvienne et Poitevine depuis peu. Costumière de formation, poursuivie à son corps consentant par la danse orientale qu’elle enseigne depuis quelques mois dans la Vienne.
Petite, lorsqu’elle devait choisir parmi les poupées à l’effigie des héroïnes de Disney, Andrea Estrada désignait toujours Jasmine, la princesse inspirée des Mille et Une Nuits. Ses amies d’enfance le lui rappellent volontiers lorsqu’elle-même s’étonne d’avoir « toujours eu une attirance pour le Moyen-Orient ». Perplexe, la jeune Péruvienne de 34 ans, Poitevine depuis peu, plonge dans ses souvenirs. Elle retourne dans sa ville d’origine, « Cuzco, une petite cité très touristique mais à l‘esprit assez fermé », décrit-elle en mimant des œillères. Elle évoque la maison de son enfance, en plein centre-ville, une « maison coloniale de cinq cents ans » dans lequel son frère Sebastian et elle louent trois appartements. Elle décrit des parents architecte et biologiste, sans lien avec le Moyen-Orient ni aptitude particulière pour la danse. Andrea n’a donc pas vraiment d’explication à son orientalisme.
Il y aurait bien cet arrière-grand-père paternel, Marocain, disparu trop précocement pour avoir marqué les mémoires. Seule sa mère persiste à dire que « c’est génétique ! » Andrea, elle, affiche un sourire incrédule. La jeune femme, qui partage avec Jasmine de grands yeux noirs, de longs cheveux bruns et une silhouette gracile, se souvient juste de son premier cours de danse orientale. Elle venait d’entrer en première année de fac, à Lima.
« La danse est toujours restée »
« Je pensais que je dansais mal et je voulais apprendre. » Un ami lui parle alors de danse orientale. « Par coïncidence », précise-t-elle. En espagnol, le « hasard » est négatif, le mot donc peu approprié. « A l’époque, la danse orientale n’était pas du tout connue au Pérou. Pour nous, la danse, c’était la danse classique, contemporaine, le flamenco... Et pas la bachata ou la salsa qui sont juste une façon de faire la fête. Ce sont les touristes qui prennent des cours ! se moque-t-elle gentiment. Au bout de cinq minutes de danse orientale, j’ai su que c’était ça que je voulais faire ! Après cela m’a aidée à développer ma personnalité -avant j’étais plutôt timide-, à travailler ma féminité aussi car la danse ce sont les costumes, le maquillage... »
Depuis, « la danse est toujours restée, même quand les choses de la vie m’ont emmenée dans d’autres pays ». Et elle l’a suivie jusqu’à Poitiers, où la jeune femme est « arrivée par amour » pour un certain Mathieu. En 2017, sur son chemin du tour du monde, le jeune Poitevin est tombé amoureux de la jolie Péruvienne. « Il me répétait toujours « on va en France ? » « on va en France ? »... » Quelques mois plus tard, Andrea posait ses bagages à Poitiers. Elle n’avait alors que de lointaines réminiscences du français, qu’elle parle aujourd’hui couramment avec un petit accent qui trahit ses racines hispaniques. Elle n’en avait pas eu l’usage durant ses années passées en Argentine, en Inde, au Costa Rica ou encore au Brésil. « De la France, je ne connaissais que Paris. J’y étais venue deux fois, mais vraiment en touriste ! »
Des cours depuis avril
Peu après son arrivée, en découvrant Le Puy du Fou, elle a quelque temps songé à « travailler là ! », ressortir son diplôme en « communication visuelle spécialisation couture » et renouer avec son autre vie, le spectacle. « J’aime les lumières, la scénographie, les costumes... C’est excitant. Il y a de l’adrénaline dans le travail sur scène mais aussi derrière. J’ai déjà travaillé pour le théâtre, des films, le cirque parfois... » Plusieurs mois comme assistante costumière au Cirque du Soleil, cela ne s’oublie pas !
Couture, design, danses classique, jazz, polynésienne, traditionnelle péruvienne... Curieuse, Andrea a aussi testé « le tango, mais plus pour la famille, car les parents de ma mère étaient Argentins, de Buenos Aires, et ils dansaient le tango ». Rien à ce jour n’a pris la place de la danse orientale, pas même la couture ou le cinéma, ses deux loisirs favoris. « Je pensais qu’en France ce serait difficile d’enseigner la danse orientale... » A tort. Depuis avril, à Poitiers, Bonnes, Migné-Auxances et Smarves, les cours de danse orientale ont un petit accent sud-américain. « Quand je cherche autre chose, la danse revient toujours. »
Contact Facebook : @farahoriental.
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