Vouillé lance la chasse aux mégots

A l’occasion de la Semaine de réduction des déchets, du 16 au 24 novembre, la commune de Vouillé promeut le ramassage des mégots, dont la collecte reste encore trop confidentielle. Et le recyclage rarissime.

Claire Brugier

Le7.info

L’initiative, lancée dans le cadre de la Semaine de réduction des déchets qui se déroulera du 16 au 24 novembre prochain, est sans prétention. Si Vouillé a décidé de se lancer dans le challenge #FillTheBottle, qui consiste à ramasser des mégots pour en remplir des bouteilles, c’est pour « faire prendre conscience que ces petits déchets, multipliés par le nombre de personnes qui les jettent, finissent par faire du volume, explique Marie-Laure Levrault. Au-delà du côté civique, les mégots sont ramassés par des agents de la collectivité qui auraient mieux à faire », rappelle l’adjointe en charge du Cadre de vie qui aspire à ce que l’exemple de Vouillé fasse des émules. « Ce n’est surtout pas une marque déposée ! »

Chaque année, en France, près de 30 milliards de mégots sont jetés à terre, dont une partie remonte les rivières. MéGo ! en a recyclé une dizaine de tonnes en 2018. Une goutte d’eau dans un océan de pollution.

La PME de Bourg-Blanc (Finistère) est l’une des deux entreprises françaises, avec la startup bordelaise Eco-Mégot, à se pencher sur le devenir du petit morceau de plastique (polyacétate de cellulose). Un rapport publié par l’Ineris(*) confirme que l’immense majorité des brevets relatifs aux mégots, déposés à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), sont dirigés vers la collecte et nln le recyclage.

Le recyclage à petite vitesse

Concessionnaire de MéGO ! installée à Cissé depuis un an, l’entreprise Atmosphère ne boude pas ces innovations car « il faut montrer qu’il y a un cendrier pour que les mégots atterrissent dedans », note le gérant Bruno Desmet, qui constate que les collectivités et entreprises sont de plus en plus nombreuses à franchir le pas ou à l’envisager. Sur Poitiers et la Technopole du Futuroscope, des réseaux d’entrepreneurs ont ainsi entamé une réflexion pour organiser la collecte. 

Côté recyclage, MéGO ! transforme les mégots en mobilier urbain, Poiato Recicla (Brésil) en pâte de cellulose pour l’industrie papetière, TerraCycle (USA, Canada, Australie, Grande-Bretagne) en granulés de plastique. Mais ces rares débouchés sont loin de rivaliser avec l’incinération.

Le rapport de l’Ineris recense par ailleurs différents « projets de recherche » comme  « la production d’absorbants hydrophobes (que l’eau ne mouille pas, ndlr) et oléophiles (ayant une affinité pour les corps gras, ndlr) utilisables dans le cas de déversements accidentels d’hydrocarbures »« la production d’isolants phoniques »... Avec toujours le même bémol : la dépollution des mégots, qui contiendraient environ 7 000 composés chimiques.

(*) Institut national de l’environnement industriel et des risques, qui dépend du ministère de la Transition écologique et solidaire.

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