![Un tract du RN distribué avec le magazine du Département, la collectivité porte plainte](https://www.le7.info/media/cache/home_small/uploads/photos/6685477e315cb.jpeg)
Aujourd'hui
Dans le quartier du Breuil-Mingot, à Poitiers, certains habitants préfèrent se barricader lorsque les tracteurs sont de sortie. « Quand ils arrivent avec leurs rampes, on ferme tout, confie une riveraine dont le terrain jouxte un vaste champ. A certaines périodes, c’est tous les quinze jours. » Elle qui est née dans le village se souvient que ses parents et ses grands-parents « ne traitaient pas autant ».
L’époque a changé et les maisons se sont multipliées dans ce petit coin calme à proximité de la ville. Le Breuil-Mingot abrite encore une grande partie des 835 hectares de surface agricole utile recensés à Poitiers. Alors ici, l’arrêté anti-pesticides pris par le conseil municipal de la ville le 30 septembre puis retiré ce lundi 7 octobre par Alain Claeys était vu comme une bonne chose. L’idée ? Interdire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques -reconnus comme tels par le Code rural- sur l’ensemble du territoire de la commune, non seulement sur l’espace public, mais aussi chez les particuliers et les professionnels. Pour les champs, la limite a été fixée à 150m des habitations. « Les élus doivent porter cette parole. On ne peut pas dire que cela ne nous concerne pas », souligne le maire Alain Claeys. Les agriculteurs n’ont pas tardé à montrer leur désapprobation (lire ci-dessous).
Un constat de police
Reste à savoir si cet arrêté, dont la préfecture de la Vienne avait contesté la légalité, aurait été réellement applicable sur le terrain. Dans d’autres départements, le Tribunal administratif a été saisi. Seul l’Etat a en effet le droit d’imposer ce genre de textes. Quand bien même la préfecture de la Vienne n’aurait pas saisi les tribunaux, cet arrêté aurait été compliqué à transposer en actes. « Un constat de police ou de gendarmerie est indispensable, mais encore faut-il apporter la preuve que le pesticide fait partie de la liste des produits interdits », note un avocat du barreau de Poitiers, spécialiste de la question. « Une réquisition du procureur est nécessaire pour effectuer des prélèvements sur le terrain privé et il faut les analyser. Tout cela coûte cher. » Le budget de la Justice n’y suffirait pas ! Dans ces conditions, cet arrêté ressemblait davantage à un message politique qu’à une réelle arme anti-pesticides.
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Evénements phares du calendrier scolaire, les fêtes d’école et kermesses se perpétuent dans la Vienne, notamment sous l’impulsion des associations de parents d’élèves.
Hier
Les influenceurs inondent les réseaux sociaux de publications sur des lieux touristiques, destinations de vacances ou encore hébergements insolites. Avec des résultats parfois aléatoires. L’office de tourisme de Grand Poitiers leur préfère... la presse.