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Le PB86 à la relance
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Dans le quartier du Breuil-Mingot, à Poitiers, certains habitants préfèrent se barricader lorsque les tracteurs sont de sortie. « Quand ils arrivent avec leurs rampes, on ferme tout, confie une riveraine dont le terrain jouxte un vaste champ. A certaines périodes, c’est tous les quinze jours. » Elle qui est née dans le village se souvient que ses parents et ses grands-parents « ne traitaient pas autant ».
L’époque a changé et les maisons se sont multipliées dans ce petit coin calme à proximité de la ville. Le Breuil-Mingot abrite encore une grande partie des 835 hectares de surface agricole utile recensés à Poitiers. Alors ici, l’arrêté anti-pesticides pris par le conseil municipal de la ville le 30 septembre puis retiré ce lundi 7 octobre par Alain Claeys était vu comme une bonne chose. L’idée ? Interdire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques -reconnus comme tels par le Code rural- sur l’ensemble du territoire de la commune, non seulement sur l’espace public, mais aussi chez les particuliers et les professionnels. Pour les champs, la limite a été fixée à 150m des habitations. « Les élus doivent porter cette parole. On ne peut pas dire que cela ne nous concerne pas », souligne le maire Alain Claeys. Les agriculteurs n’ont pas tardé à montrer leur désapprobation (lire ci-dessous).
Un constat de police
Reste à savoir si cet arrêté, dont la préfecture de la Vienne avait contesté la légalité, aurait été réellement applicable sur le terrain. Dans d’autres départements, le Tribunal administratif a été saisi. Seul l’Etat a en effet le droit d’imposer ce genre de textes. Quand bien même la préfecture de la Vienne n’aurait pas saisi les tribunaux, cet arrêté aurait été compliqué à transposer en actes. « Un constat de police ou de gendarmerie est indispensable, mais encore faut-il apporter la preuve que le pesticide fait partie de la liste des produits interdits », note un avocat du barreau de Poitiers, spécialiste de la question. « Une réquisition du procureur est nécessaire pour effectuer des prélèvements sur le terrain privé et il faut les analyser. Tout cela coûte cher. » Le budget de la Justice n’y suffirait pas ! Dans ces conditions, cet arrêté ressemblait davantage à un message politique qu’à une réelle arme anti-pesticides.
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