Le scanner des vétérinaires

Treize cabinets de vétérinaires se sont associés pour investir dans un scanner dédié aux animaux. Installé à Jaunay-Marigny, cet équipement va faciliter les diagnostics et améliorer la prise en charge des « patients » et de leurs propriétaires.

Romain Mudrak

Le7.info

Quatorze vétérinaires ont contribué au lancement du projet il y a deux ans. Ils sont désormais trente-neuf représentants de treize cabinets de la Vienne (essentiellement), mais aussi des Deux-Sèvres et d’Indre-et-Loire. Autant dire que l’acquisition de l’unique scanner du département destiné aux animaux (200 000€) était très attendue. Les premiers patients à quatre pattes seront accueillis dès lundi prochain sur la zone d’activité de Chalembert, à Jaunay-Marigny, dans un ancien... cabinet de radiologie pour humains ! Le lieu a été réhabilité pour l’occasion. Mais l’avantage, c’est qu’il disposait déjà des murs « plombés » résistant aux rayons X. Afin de mutualiser les dépenses, le consortium de vétérinaires a créé une société : Pictavet. Celle-ci a racheté le bâtiment de La Rotonde et a recruté une manipulatrice en électroradiologie médicale à plein temps. En vitesse de croisière, trois à quatre examens seront prodi- gués chaque matin du lundi au vendredi.

Meilleurs diagnostics
Voilà pour la forme. Mais un scanner, à quoi ça sert ? « Nous allons bénéficier d’une image en trois dimensions de toutes les parties du corps de l’animal, notamment du cerveau auquel nous n’avions pas accès avec des moyens traditionnels », explique le Dr Léa Grégoire, chirurgienne vétérinaire au sein de la clinique des Sables verts, à Jaunay-Marigny, l’une des chevilles ouvrières de l’opération. Elle indique que cet appareil va renforcer la capacité de diagnostic des praticiens : « La 3D va nous permettre de localiser plus rapidement une tumeur, une lésion ou une fracture dissimulée parmi les petits os des pattes ou du bassin. Le produit de contraste va nous aider à repérer une inflammation ou une hernie discale. Et finalement, nous gagnerons en temps et en efficacité dans le traitement. » Plus besoin d’ouvrir systématiquement pour identifier les pathologies. Cet examen non invasif s’effectue en quelques minutes après une légère anesthésie. Seuls à être autorisés à réaliser cet acte, les vétérinaires associés prendront des tours de garde derrière le scanner.

La lecture des images sera confiée à une société spéciali- sée composée de radiologues expérimentés, qui rendront leur analyse en quarante-huit heures maximum (douze heures en cas d’urgence vitale). Tous les animaux de compagnie seront acceptés. Pour les propriétaires, la note s’élèvera à 400€ (plus le produit de contraste si besoin). Jusque-là, ils devaient se rendre à La Rochelle, Nantes ou Bordeaux pour bénéficier de cet examen. « 60% d’entre eux renonçaient aux soins, non pas à cause du prix mais de la dis- tance à parcourir », assure Léa Grégoire, dont le cabinet (quatre vétérinaires) devrait en prescrire une dizaine par mois.

Photo : DR

À lire aussi ...