mardi 24 décembre
La promotion touristique passe désormais par les réseaux sociaux, sur lesquels des blogueurs influents représentent des ambassadeurs de choix d’une destination. Poitiers et le Futuroscope visent clairement le marché espagnol.
Du 14 au 21 juin, Poitiers, Défi'Planet et le Futuroscope ont accueilli une cinquantaine de visiteurs un peu particuliers. Des hommes et des femmes en provenance d’Espagne, dont le pouvoir de prescription dépasse de loin celui de leurs contemporains. Ils et elles sont médecins, infirmiers ou employés, mais consacrent une partie de leur temps libre à tenir des carnets de voyages. Les uns sur la culture, les autres sur l’archéologie, les derniers sur les parcs de loisirs. Point commun : une large audience qui intéresse les destinations. « Le nombre de followers est une chose, mais c’est surtout la manière dont ils partagent le contenu et en assurent la promotion qui nous intéresse », admet Eddy Lara Brito, co-fondateur de Travel Bloggers Meeting.
Dans l’affaire, la Nouvelle-Aquitaine a joué le rôle de « cheffe de délégation » puisque la Région assure la promotion à l’international et a choisi quatorze destinations cibles. « Aujourd’hui, le public recherche l’expérience, le vécu et prend parfois plus au sérieux les conseils des bloggeurs que ceux des guides, estime Catherine Lamazerolles, responsable zone Méditerranée au Conseil régional du tourisme. L’authenticité des images et du discours tranche en effet avec les campagnes publicitaires qui manquent de naturel. » Directeur général de l’office de tourisme de Grand Poitiers, Mathias Aggoun partage totalement le point de vue. « Sur les réseaux sociaux, Instagram pour les jeunes, Facebook pour les familles, on touche clairement un autre public qu’avec une campagne de pub dans le métro. »
« Pallier un déficit de notoriété »
Hasard ou non, les offices de tourisme de l’agglo enregistrent une forte demande de la clientèle espagnole, + 63% à fin mai 2018, après avoir participé à trois salons dans la péninsule ibérique sur le premier trimestre, aux côtés de l’Agence du tourisme de la Vienne (Acat) et du Futuroscope. Les influenceurs ? Poitiers devrait accueillir le Français Bruno Maltor -205 000 abonnés sur Instagram- « d’ici à fin 2019 », après deux blogueurs allemand et néerlandais cet été. Contre rémunération, cela va sans dire. « On est souvent sollicité par des blogueurs qui, en résumé, veulent passer un week-end gratuit ici. On refuse. »Autrement dit, Grand Poitiers cherche d’abord la qualité des retombées plutôt que la quantité. Grand Châtellerault a élaboré une stratégie digitale similaire. « On ne travaille pas qu’à promouvoir le tourisme, on chercher davantage à donner de la visibilité à l’agglo dans son ensemble, indique Florie Doublet, community manager de la collectivité. Il s’agit de « définir une image de la ville et aussi de pallier son déficit de notoriété. »
Dans le Nord-Vienne, les influenceurs sont d’abord à chercher du côté des habitants. « On veut développer le sentiment d’appartenance, avec plusieurs niveaux d’engagements. Certains cliquent, partagent ou commentent. D’autres encore sont des ambassadeurs de leur territoire », insiste la community manager. Qui reconnaît tout de même être en quête de relais susceptibles d’assurer la promo des 200 ans de La Manu. Un élément du patrimoine touristique.
En prévision de sa campagne de communication 2020, l’Agence de créativité et d’attractivité du Poitou cherche des familles avec parents ou grands-parents pour réaliser une série de photos et vidéos illustrant le slogan « Se retrouver, partager ». Les enfants (6-15 ans) et adultes (25-70 ans) sont particulièrement recherchés. Vous pouvez postuler jusqu’au 30 juin sur tourisme-vienne.com/casting.
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