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Les consommateurs plébiscitent de plus en plus les produits locaux, bio ou raisonnés. La fréquentation des enseignes spécialisées le prouve. A la recherche de qualité, ils contribuent en outre au développement économique des alentours.
Et de cinq ! Depuis 2009 et la création de l’enseigne à Niort par un groupe d’agriculteurs deux-sévriens, Plaisirs Fermiers poursuit sa croissance. Vendredi prochain, Bressuire aura aussi son magasin de vente directe. Près de 130 maraîchers et éleveurs locaux distribuent une partie de leur production à travers ses cinq boutiques. Chacune est indépendante et dispose de ses propres fournisseurs de proximité, mais certains produits sont également disponibles partout. Bref, tout est fait pour satisfaire les locavores du Poitou-Charentes. Et ça marche puisque la fréquentation de l’enseigne sur le premier semestre 2019 a augmenté de 18% par rapport à la même période de l’année dernière.
La tendance est lourde, même si elle n’est pas encore majoritaire. A l’image de la bio, dont la croissance est exponentielle, la consommation en circuit court se développe. Les raisons ? « La recherche de fraîcheur et de transparence sur les conditions de production », estime Aurélie Coubel de Plaisirs Fermiers. C’est pourquoi l’enseigne invite « au minimum un producteur par jour »dans ses magasins afin de « rencontrer les clients ».Et organise un marché des producteurs, jeudi, sur son terrain à Poitiers-Sud. L’occasion de faire œuvre de pédagogie face aux clients. Contrairement aux grandes surfaces, l’approvisionnement n’est pas illimité, mais soumis au rythme des saisons et des aléas climatiques. Qu’on se le dise, ce genre d’enseignes ne propose pas encore de tomates ou de courgettes.
Agrilocal86 en plein boom
Ce respect ne gêne absolument pas les consommateurs, au contraire ! Ceux qui venaient autrefois faire quelques courses d’appoint dans les magasins bio et de producteurs repartent avec des paniers plus fournis. A la Demi-Lune, L’Eau à la bouche a ouvert des rayons cosmétiques et produits ménagers, quitte à aller chercher le savon noir à Salon-de-Provence. « Notre volonté consiste à proposer des produits sains et français, qui correspondent à notre éthique et que nous aimerions acheter en tant que consommateurs », précise Estelle Baille-Barrelle, membre de la famille qui exploite depuis près de soixante-dix ans Les Vergers de Chézeau, aux Roches-Prémaries.
L’essor des enseignes bio, qui s’attellent aussi à trouver des producteurs locaux dans la mesure du possible, démontre aussi un engouement pour les circuits courts. Le Marché de Léopold s'apprête d'ailleurs à ouvrir un quatrième magasin près de l'aéroport. Au-delà, certains hôtels et restaurants font de l’approvisionnement de proximité un argument pour se différencier et attirer les clients (lire p. 11 et 12).Idem du côté de la restauration collective. Près de 80 collèges, lycées et communes et une centaine de fournisseurs locaux ont adhéré à Agrilocal86. En place depuis deux ans, cette plateforme de mise en relation portée par le Conseil départemental a généré 620 000€ de chiffre d’affaires total, dont un tiers rien qu’au premier semestre 2019.
A lire ici : notre dossier complet sur les circuits courts.
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