![Un tract du RN distribué avec le magazine du Département, la collectivité porte plainte](https://www.le7.info/media/cache/home_small/uploads/photos/6685477e315cb.jpeg)
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C’est désormais certain, le foyer Cécile et Marie-Anne rouvrira le 1er octobre prochain. Deux ans après l’assassinat de l’éducatrice spécialisée Marina Fuseau par l’une des résidentes, la structure compte même ren- forcer sa vocation de soutien et d’insertion aux femmes en situation précaire. Pierre Boutin, président de l’association gestionnaire du lieu (Adifas Poitou), a dévoilé la semaine dernière les contours du nouveau projet : un foyer de onze places (contre huit auparavant), dont huit seront réservées à des mères isolées et des femmes enceintes très en difficulté. Les trois autres bénéficieront à des jeunes filles étrangères mineures isolées. Toutes pourront y demeurer pendant dix-huit mois maximum. Le Conseil départemental reste le principal financeur à travers une dotation générale de fonctionnement. « Ce lieu bien situé en centre-ville est indispensable pour accueillir ce public fragile, appuie Rose-Marie Bertaud, vice-présidente du Département en charge de l’Action sociale. Ici, les résidentes bénéficieront notamment d’un accompagnement à la parentalité et d’une aide à l’insertion professionnelle. »
Une nouvelle équipe de neuf personnes prendra ses fonctions à la rentrée. Elle est en cours de constitution. Seule la cheffe de service conservera son poste dans la nouvelle configuration. « A la fermeture de la résidence, en 2017, les salariés se sont tournés vers d’autres structures », précise Pierre Boutin. Tout comme les résidents d’ailleurs. A l’intérieur de l’immeuble situé au 16 de la rue Riffault, d’importants travaux ont démarré depuis deux mois. Le diocèse, propriétaire du bâtiment, a mis l’étage à disposition. L’association a décidé d’y aménager trois studios adaptés aux normes de la petite enfance. Le rez-de-chaussée, où s’est déroulé le drame il y a deux ans, sera essentiellement « relooké », comme l’indique Pierre Boutin. Coût de l’opération : 240 000€ financés par la Région (72 000€), la Ville de Poitiers (on ne connaît pas encore le montant), mais sans l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat sur laquelle l’association comptait pourtant beaucoup.
Paroisses généreuses
Signe particulier de ce chantier : un appel aux dons, lancé par le fonds de dotation de la communauté religieuse de Salvert (Migné-Auxances), a rapporté 32 000€. Les quatre paroisses de l’agglomération de Poitiers se sont mobilisées. Sans oublier l’aumônerie étudiante. Des « tirelires » ont notamment été installées dans les églises de Buxerolles et des Couronneries pendant le Carême. « Nous avons collecté trois fois plus d’argent que les années précédentes, preuve que cette cause a touché beaucoup de monde », note Julien Dupont, prêtre de la paroisse Saint-Jacques-des-Hauts de Poitiers. « Malgré tout, il manque encore des fonds », reprend Pierre Boutin.
Sur le plan judiciaire, l’auteure des faits, une jeune femme mère d’un enfant, a été déclarée en janvier coupable mais pas responsable. Elle est actuellement « maintenue de force » et soignée en milieu médical fermé. En avril, les parents et le compagnon de la victime ont déposé une requête au tribunal pour faire reconnaître la « faute inexcusable de l’employeur », en l’occurrence Adifas Poitou. Et réclamer une plaque commémorative sur l’immeuble. Pierre Boutin indique que « le conseil d’administration réfléchit à cette demande légitime ».
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