A 180 secondes du bonheur

Florine Ecale va participer à la finale nationale du concours Ma Thèse en 180 secondes, ce soir, à Grenoble. Pour les besoins du concours, cette doctorante poitevine s’est attelée à vulgariser son axe de recherche innovant sur le microbiote. Un art qui lui sert dans sa vie de tous les jours !

Romain Mudrak

Le7.info

« Au labo, on m’appelle l’agent F-Ecale, je vais vous parler de microbiote intestinal... » Le cadre est posé. Grâce à sa prestation, dont la vidéo est encore visible sur la chaîne Youtube de l’université de Poitiers, Florine Ecale a remporté en mars la finale régionale du concours Ma Thèse en 180 secondes. Le concept ? Seule en scène, elle a dû expliquer le plus simplement possible le sujet de son doctorat qui occupe ses jours -et parfois même ses nuits- depuis un an et demi. Tout cela en y ajoutant juste ce qu’il faut d’humour pour ne pas tomber dans le scatologique... Au sein du laboratoire Ecologie et biologie des interactions (CNRS/UP), Florine Ecale planche sur un sujet sensible qui concerne tout le monde : les effets dévastateurs de certains médicaments sur la flore intestinale. « J’ai sélectionné une cinquantaine de bonnes bactéries que tous les humains ont dans leur intestin pour reconstituer un microbiote artificiel, précise la doctorante. A partir de là, l’idée consiste à soumettre des molécules à ce socle commun pour comprendre les interactions et ainsi éviter certains effets secondaires. » L’exemple le plus connu est l’antibiotique qui détruit tout sur son passage, sans se soucier des bactéries utiles pour le corps... En comprenant pourquoi il donne si mal au ventre, on pourrait adapter les prescriptions aux patients.

L’art de vulgariser
Florine passe la majeure partie de ses matinées les yeux rivés sur les bactéries qu’elle cultive au sein d’une enceinte anaérobique, un espace dépourvu d’oxygène généré par une machine acquise en novembre par le labo. « Le concours me permet de lever la tête et de prendre du recul par rapport à ma thèse », confie-t-elle. Mais l’autre avantage, c’est le coaching dont a bénéficié cette scientifique qui donne aussi des cours (monitorat) à l’université. « Je suis plus sereine devant les étudiants et je parviens mieux à réexpliquer les choses différemment. D’ailleurs, je crois que mes parents ont fini par comprendre ce que je faisais en regardant la vidéo ! » A 27 ans, Florine se verrait bien maître de conférences dans une poignée d’années. En attendant, elle sera à Grenoble, ce soir, pour la finale nationale de Ma Thèse en 180 secondes. Et vous pourrez voir sa prestation en direct dès 18h30 sur le site MT180 (Florine passe en deuxième position).

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