La 25e édition de Sport et Collection se déroulera de jeudi à dimanche, sur le circuit du Vigeant. Cet événement familial rapporte chaque année près de 300 000€ à la recherche contre le cancer. Passage en revue des projets en lice.
Qu’ont en commun la plateforme de séquençage du génome humain (Le 7 n°358) et le Nanoknife, cet outil de destruction des cellules tumorales par électroporation (Le 7 n° 405) ? Ces deux équi- pements de pointe, acquis récemment par le CHU de Poitiers, ont été financés en partie grâce aux recettes de l’opération Sport et Collection. Depuis un quart de siècle, cet événement réunit des milliers de véhicules de prestige, dont 500 Ferrari, sur le circuit du Val de Vienne, au Vigeant. Plus de 15 000 spectateurs y assistent chaque année. Et si cette manifestation n’a rien d’écologique, elle possède en revanche la vertu de rapporter près de 300 000€ à chaque édition à la recherche contre le cancer (4,35M€ depuis le début). Cette année, Sport et Collection se déroulera de jeudi à dimanche, dans le Sud-Vienne. Plusieurs projets portés par des équipes du CHU de Poitiers ont été sélectionnés par un comité scientifique pour bénéficier des fonds collectés. Le premier concerne la leucémie myéloïde chronique. Un traitement par chimiothérapie entraîne une rémission chez 90% des patients mais il a des effets secondaires et reste onéreux. En outre, la moitié rechute quand ils arrêtent le traitement. Pourquoi ? Difficile à dire. Mais l’équipe du Pr Herbelin a identifié « un nouveau type de globules blancs aux propriétés anti-tumorales beaucoup plus présent chez les patients en rémission, explique le Dr Cayssials, également au cœur du projet. Le but est de savoir s’il constitue un marqueur cellulaire prédictif de succès du traitement et si leur présence pourrait guider la décision d’arrêter ou pas le traitement. »
Besoin de moyens humains
Un autre projet d’étude vise à comprendre le déplacement de cellules souches cancéreuses vers le cerveau. Où qu’ils soient localisés au départ, 25% des cancers sont susceptibles de créer des métastases cérébrales. En les caractérisant, on peut mieux cerner leur mécanisme de dissémination et cibler les traitements. De son côté, le Pr Xavier Leleu s’intéresse au myélome multiple, un cancer de la mœlle osseuse très répandu (près de 10 000 nouveaux cas par an en France, deuxième hémopathie) qui résiste aux chimios et radiothérapies. Certains patients parviennent à restaurer naturellement leur immunité. L’idée est de comprendre comment. Encore un exemple ? Le Dr Frouin analyse au microscope les tumeurs sébacées. Aussi rares soient-elles, ces tumeurs cutanées prédisposent souvent à des cancers plus graves du colon ou de l’endomètre. Le but de son étude consiste donc à déterminer finement quels patients doivent bénéficier d’un dépistage de ces cancers potentiellement mortels.
Une chose est sûre : la recherche poitevine est active. Au-delà des machines, les fonds de Sport et Collection permettent surtout de financer des moyens humains (doctorants, ingénieurs, techniciens), en plus de ceux déjà payés par l’hôpital lui-même.
Photo : DR CHU de Poitiers - Communication