Du National 1 à la Ligue 1, ils viennent de vivre une saison fantastique. Mais avant d’en arriver là, ces joueurs ont fait leurs premières armes dans les championnats amateurs, sous les couleurs des clubs de la Vienne. Petite revue d’effectif par leurs anciens entraîneurs.
Steve Henot
Le7.info
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On l’a encore aperçu, il y a trois semaines, dans les gradins du stade de la Montée-Rouge. Dix ans après l’avoir quitté, Thibault Jaques n’a pas oublié le SO Châtellerault (SOC), le club de ses débuts amateurs. A 31 ans, le défenseur central s’apprête enfin à découvrir le monde professionnel et la Ligue 2, avec Chambly où il évolue depuis 2016. Un peu plus d’un an après une demi-finale de Coupe de France, perdue face aux Herbiers (0-2). « Je l’avais récupéré de Châteauroux pour le faire jouer latéral droit. Il n’aimait pas trop ce poste, mais il y avait des joueurs plus expérimentés que lui pour jouer dans l’axe. Il y a fait de bonnes saisons avec nous, avant d’aller prendre de l’assurance à Trélissac », se souvient Geoffrey Penoty, son ancien coach au SOC.
Thibault Jaques est aussi resté très proche de Gaëtan Charbonnier, qu’il a connu au club en 2007-2008. « Ils sont de la même génération. Ils étaient les minots de l’équipe, toujours ensemble. » L’avant-centre formé au Tours FC porte, lui, les couleurs du Stade brestois 29 depuis 2017. Deux ans après une rupture des ligaments croisés, il connaît aujourd’hui la plus belle période de sa carrière : sacré champion de Domino’s Ligue 2, dont il termine meilleur buteur (27 réalisations, le 4e meilleur total de l’histoire), il vient d’être nommé meilleur joueur du championnat par ses pairs. « Il a beaucoup travaillé pour revenir à son meilleur niveau. Avec Stéphane Moulin et Jean-Marc Furlan, il est arrivé à faire des choses extraordinaires. Il n’y était pas prédestiné, on ne lui a rien donné », lâche Geoffrey Penoty, qui avait vite décelé chez l’attaquant « une aisance technique au-dessus de la moyenne ».
Pépé, le plus pressé
A Brest, Gaëtan Charbonnier évolue au côté du Poitevin Quentin Bernard, qui a débuté dans les catégories jeunes de l’ES Buxerolles avant de rejoindre le SOC. Ensemble, ils retrouveront bientôt la Ligue 1, où ils ne sont pas encore parvenus à percer. Egalement natif de Poitiers et transfuge du SOC, Vincent Demarconnay (lire le n°394) ne foulera pas les pelouses de l’élite la saison prochaine, après l’élimination de son club -le Paris FC- en pré-barrage face au RC Lens (1-1, 4-5 aux tirs au but). Reste qu’à 36 ans, il vient de vivre sa plus belle année chez les pros -20 matches joués sans prendre de but, 2e meilleur total d’Europe- auréolée d’un trophée de meilleur gardien de Ligue 2. « Ils se sont tous révélés sur le tard, autour de la trentaine. Il faut parler de joueurs comme eux à nos jeunes, pour leur montrer que tout est possible. C’est énorme ce qu’ils font. »
Reste, bien sûr, le cas Nicolas Pépé. A 23 ans, l’attaquant du Lille OSC éclabousse la Ligue 1 de son talent, cette saison (22 buts, 11 passes décisives). Une réussite qui n’étonne pas Jean-Charles Fallourd, l’un de ses anciens éducateurs à l’ex-Poitiers FC -aujourd’hui Stade poitevin FC- et au collège Théophraste-Renaudot. « A l’âge de 17 ans, il a déjà eu l’opportunité de jouer plusieurs minutes en CFA2 -ce qui est rare à cet âge- et d’y être performant » Ses adversaires de l’époque s’en souviennent aussi très bien. « Il nous avait mis la misère, se rappelle Geoffrey Penoty. Coup franc, pied droit, pied gauche… Il savait tout faire, impressionnant ! » Ses performances (22 buts, 11 passes décisives en Ligue 1) et son « profil d’attaquant moderne, dribbleur et capable d’aller vite » suscitent l’intérêt, très vif, des meilleurs écuries européennes. Son départ du LOSC est déjà acté, cet été, évalué à plus de 50 M€. Il pourrait rapporter gros au Stade poitevin, entre 2 et 3% du montant du transfert. Jeans-Charles Fallourd en est convaincu : « Sa progression est linéaire, le meilleur reste encore à venir pour lui. »